lundi 7 juillet 2014

[Lectures] Méli-mélo de PAL

Presque un mois que je n'ai pas fait d'article. Non pas par manque d'idées ou de matière mais tout simplement par manque de temps.
Cependant, pendant ce mois-ci, j'ai pas mal diminué ma PAL puisque j'ai lu une bonne partie des romans que j'ai ramené de précédents salons. Malheureusement, je ne me sens pas de faire une fiche de lecture complète sur chacun d'entre eux donc je vais me contenter d'un petit article parlant de tous ces romans que j'ai lu (savourés même) et vraiment apprécié.

Le goût des cendres, Maëlig Duval



« Une jeune fille de province ambitieuse traverse guerre, révolution et épidémie avec toujours le même but : revenir vers sa famille auréolée de gloire.
Alors que les combats font rage aux frontières du royaume, elle s’introduit auprès des puissants d’une grande ville concurrente de la capitale et participe à un complot contre le roi.
D’amis en ennemis, d’espoirs en désillusions, elle se lancera par amour au cœur d’une insurrection, affrontera les préjugés pour sauver sa vie, connaîtra la traîtrise et l’amitié, sans jamais oublier son objectif : rentrer au pays et y être adulée.

Un royaume désenchanté qui n’est pas sans rappeler la Renaissance italienne et la Révolution française.
Une ville qui tente de sauvegarder sa grandeur en s’enivrant de théâtre et d’opéra.»

mon petit avis:
Ce roman est une véritable claque. Autant pour sa palette de personnages que pour le contexte géopolitique que Maëlig nous dépeint au fil des pages. Aldire (l'héroine) est un personnage atypique comme on en croise peu: pas à un seul instant elle ne cache ses intentions sur sa volonté d'être adulée en Tarraga. Au cours de ses pérégrinations, se dessine une ville incroyable, faite de complots et de pièces de théâtre, dans laquelle dansent les personnages au fil des intrigues. Le goût des cendres fait partie de ces romans dont le début peut paraitre abrupt mais qui, une fois que le lecteur est lancé, se savoure page par page. Plus que l'histoire d'un seul personnage, l'auteure nous conte la grandeur puis la déchéance d'une cité et d'un système, le tout avec une plume enivrante.

A lire si vous cherchez un roman de fantasy aux tons réalistes et teintée de politique
A éviter si vous cherchez une lecture facile avec des trolls et des orques

Les héritiers (Tome 1 des Outrepasseurs), Cindy Van Wilder - Prix jeunesse des Imaginales 2014:

"— Jure-moi fidélité et je te protégerai. Nous le ferons tous.
— Nous ?
— Les Outrepasseurs. Tous ceux qui portent la Marque. Regarde ces jeunes gens. Voilà ta seule famille, à présent. (Il baissa le son de sa voix.) Nos adversaires ne s’arrêteront jamais. Les fés nous pourchassent depuis huit siècles. Une éternité pour nous. Un instant pour eux."

Peter, un adolescent sans histoires, échappe de justesse à un attentat et découvre que l'attaque le visait personnellement. Emmené à Lion House, la résidence d'un mystérieux Noble, il fait connaissance avec les membres d'une société secrète, les Outrepasseurs. Les révélations de ces derniers vont changer le cours de sa vie...

Mon petit avis:
La première des choses qui me vient à l'esprit en pensant à ce roman, c'est qu'il a mérité son prix aux Imaginales. L'intrigue s'articule entre deux récits, celui de Peter à notre époque et celui de ses ancêtres, au Moyen Age. Ce qui est magnifique c'est que la découverte de l'histoire des premiers Outrepasseurs (sept familles maudites par les fés parce qu'elles ont empêché une de ces créatures d'enlever l'un des leurs) s'intègre parfaitement au récit de Peter. Notre héros se place (en quelque sorte) dans la même position que le lecteur en découvrant des pans entiers de son héritage, de telle sorte que ses réactions soient presque similaires à celles du lecteur.
Un seul regret: le premier tome est trop court ! Cindy, vite il me faut le tome 2 !! 

A lire si vous cherchez un bon roman de fantasy
A éviter si vous cherchez des fées mignonnes et gentilles à la disney

14-14 de Silène et Paul Beorn

Adrien et Hadrien ont treize ans et habitent tous les deux en Picardie. Ils ont les mêmes préoccupations : l’école, la famille, les filles…
Une seule chose les sépare : Adrien vit en 2014 et Hadrien en 1914. Grâce à une boîte aux lettres mystérieuse, les deux adolescents vont s’échanger du courrier et devenir amis.
Mais la Grande Guerre est sur le point d’éclater pour Hadrien et leur correspondance pourrait bien s’interrompre de façon dramatique…

Mon petit avis:
Retournons maintenant en France où vivent Adrien et Hadrien, deux garçons de 13 ans semblables en bien des points... si ce n'est qu'ils vivent à un siècle d'écart. Si le lecteur comprend très vite que la distance qui sépare les deux narrateurs est plus une affaire temporelle que de kilomètres, nos héros, eux, ne le comprennent pas tout de suite. Alors lorsqu'Adrien demande à son ami son adresse mail ou son numéro de téléphone, vous vous doutez bien des quiproquos que cela peut engendrer (Silène et Paul ont d'ailleurs très bien réussi à retranscrire le point de vue de notre jeune héros de 1914)
Pourtant, malgré les 100 ans qui les séparent, la correspondance entre les deux garçons les fait murir et l'un comme l'autre ressortira grandit de cette amitié atypique.
C'est donc une très belle lecture qui vous attend dans 14-14. Et bien qu'elle soit teintée du sujet grave qu'est la guerre de 14-18, le point de vue des deux adolescents en fait un roman accessible à tous.

A lire si vous aimez les romans à quatre mains ainsi que l'histoire
A éviter si vous recherchez un univers avec de la magie (autre que celle du voyage dans le temps puisque c'est la base de la correspondance entre nos héros)

Fortune cookies de Silène (encore !)



Bretagne, demain :
Une coupure d’électricité plonge la petite vie de Blanche et Hadrien dans le noir, ainsi que toute l’Europe. Un mystérieux appel résonne sur les ondes : le gouvernement cache qu’il se passe quelque chose au Sud… la guerre ? Leur fille est loin, en vacances au-delà des Pyrénées. Hadrien décide de partir immédiatement à sa recherche, mais Blanche a peur. 

Paris, après-demain :
État d’urgence, peuple bâillonné. Blanche est devenue Bianca, résistante. Les opposants à la dictature médiatique utilisent les réseaux de consommation pour faire passer leurs messages, sur les barquettes de poulet, les barils de lessive ou dans les fortune cookies, mais, bientôt, il faudra aller plus loin. Bianca trouve de la force entre les bras de Joshua, et jamais elle ne parle ni d’Hadrien, ni d’Élisabeth. 

Quelque chose a basculé sur la route.

Mon petit avis:
Ce roman est également une claque. Mais pas au même sens que celui que j'ai employé quelques paragraphes plus haut pour le gout des cendres. Non. Fortune cookies m'a fait l'effet d'une douche froide. Pourquoi ? Parce qu'ici, point de fés ou de boite aux lettres magiques nous indiquant qu'il ne s'agit que d'une version merveilleuse du monde réel. Dans ce roman, tout est réaliste, jusqu'aux citations de début de chapitre (des extraits de chansons et de la loi française telle qu'elle est établie à l'heure actuelle).
Tout au long du roman, le lecteur suit Blanche/Bianca (le récit alterne entre le "demain" et le "après demain") dans un univers où personne ne sait vraiment ce qu'il se passe. Ce roman montre qu'il n'y a pas besoin de montrer la violence ou de l'expliciter pour qu'elle puisse peser sur l'ambiance. Au cours des épreuves que Blanche traverse, on comprend peut à peut comment elle devient Bianca, la résistante de l'après demain, prête à tout pour s'opposer à ce que devient son monde.
La force de ce roman réside dans l'aspect réaliste que Silène a instillé au fil des pages. Un réalisme qui ne peut que faire froid dans le dos et amener à réfléchir sur notre société, la politique et les médias.
Seul bémol à mes yeux (mais ça reste dans l'esprit du roman): la fin très brutale

A lire si vous voulez un récit qui amène à réfléchir
A éviter si vous recherchez une histoire gaie et qui réchauffe le coeur 

Merci à tous les auteurs que j'ai cités pour ces romans et les excellents moments que j'ai passé en les lisant !