mardi 18 décembre 2012

Passage rapide

Définitivement des deadlines, c'était ce dont j'avais besoin ! Maintenant je me suis vraiment remise aux corrections de la légende de Roanne (même si ça ne se voit pas forcément dans ma barre d'avancées...). Il me reste un chapitre avant la fin de la partie 1 mais quel chapitre ! Il est juste gigantesque et la masse de travail à abattre me fait presque peur (il va falloir que je détaille à mort pour rendre la chose plus crédible, sans parler des changements intempestifs de point de vue à éliminer).

C'est là que je constate à quel point les quelques mois passés sur Cocy m'ont aidée. J'ai vraiment pris conscience des faiblesses de mon texte et surtout, j'ai quelques éléments pour améliorer le tout ! 

Bon je retourne à mes rapports (six quand même... et quand je ne m'en occupe pas je corrige...). Cela dit, je vous laisse juste sur une petite musique que j'écoute en boucle depuis que j'ai la BO de The Hobbit...


mercredi 12 décembre 2012

Petit point coté projets

Trop de projets tue les projets (en tout j'entends). Et je suis entrain de me faire submerger par tout ça... Le challenge sur Cocy ainsi que le Nano m'ont montrée que quand je suis obligée de respecter des échéances j'arrive à m'y tenir (malgré toutes les autres contraintes). C'est donc pour cela que je vais donc me donner des échéances pour mes projets actuels.

Pourquoi ?
Tout simplement parce que sinon la légende de Roanne ainsi que Détours de folie resteront éternellement des simples premiers jets (ou manuscrits dans un tiroir qui prennent la poussière...). Et je suis même sure que métamorphose subira le même sort une fois le premier jet terminé. Malgré mon envie d'écrire cette nouvelle, j'ai également l'envie de partager mes romans avec d'autres personnes (et pourquoi pas penser à l'édition). Mais pour ça il faut des corrections. Et c'est mon moteur actuellement.

Du coup, je vais consacrer la fin de 2012 (et toute la première moitié de 2013 au moins) aux corrections de la légende de Roanne. Je traine ce projet depuis bien trop longtemps pour l'abandonner en chemin (et comme m'a gentiment fait remarquer une grenouille de Cocy: "Pauvre Roanne, elle se fait laminer par Nermie ces temps ci"). J'ai vraiment envie d'arriver au bout de ce projet (ce serait une première par rapport à pas mal d'autres choses qui sont restées des premiers jets non travaillés).

ça me permet aussi de "digérer" Détours de folie pour le reprendre avec un regard plus critique quand j'en aurais fini avec les aventures de Roanne.
Quant à métamorphose, je continue à y penser en écrivant le syno. Et une chose est sure: je n'en écrirais pas de grands pans pendant les corrections.

Si avec ça je n'y arrive pas...

Caracterisation d'un personnage - Roanne Nero (2)



Et voila la suite !

1. Comment se considère t-il? Futé, intelligent? Est-il au contraire complexé par son manque d’éducation? Roanne se sent parfois lèsée sur le plan éducatif (elle est amenée à fréquenter des fils de nobles pendant sa formation qui sont généralement plus éduqués qu'elle) cependant ce n'est que passager. A côté Roanne est un personnage en particulier caractérisé par le fait qu'elle soit très douée dans son domaine (sans quoi elle ne serait pas devenue légendaire...). Plus elle grandit, plus elle se considère comme futée.

2. Comment son éducation -ou manque d’éducation- se reflète t’elle sur sa façon de parler: phrasé, accent, vocabulaire, prononciation? Il ne se reflète pas vraiment pour l'instant.

3. Aimait-il l’école? Ses professeurs? Ses camarades? Si on considère comme école le lieu où elle va apprendre le maniement des armes: Roanne attend beaucoup de cette formation. Après elle s'y investit énormément au point de ne soucier plus que de ça (jusqu'à un certain moment où elle s'en rend compte).
Son professeur... Il s'agit d'une personne très exigeante et une figure d'autorité. Par nature Roanne a donc envie de le défier. Cependant elle ne le déteste pas pour autant (même si elle ne l'apprécie pas non plus), en tout cas pendant sa formation (les choses changent un peu lors de son examen final...)
Ses camarades... Mis à part Cyriaque (pour qui Roanne ressent des sentiments), ses camarades ont tendance à la mépriser. Roanne prend le parti de les ignorer.

4. Était-il impliqué dans la vie scolaire/estudiantine: clubs, activités sportives… ou était-il marginal?
Ce n'est pas facile de répondre à cette question dans le cadre où la notion d'activité estudiantine est inexistante dans un monde médiéval fantastique... Roanne s'implique dans sa formation (peut être trop même) mais en même temps, elle passe le plus clair de son temps libre seule

5. Quel est son niveau d’études? Est-il diplômé?
Roanne possède le même diplome que les Khanchelins (à savoir l'élite militaire de son pays).

6. Comment le personnage gagne t-il sa vie? Comment voit-il son métier? Qu’aime t-il et déteste t-il dans cette activité?
Dans la première partie du roman (après que Roanne ait terminé ses études j'entends), Roanne s'enfuit pour échapper au travail qui est supposé l'attendre. Elle est très idéaliste et ne se projette pas dans un métier en particulier. Elle veut juste voyager... (comme la première partie s'achève peu de temps après, elle n'a pas l'occasion de découvrir les problèmes d'argent).
Dans la seconde partie, Roanne travaille en tant que garde du corps. Cependant elle n'a pas le choix (je ne vais pas tout dévoiler non plus...), même si elle déteste les implications de son travail et surtout son employeur.

7. Est-ce qu’il a voyagé? Où, quand et à quelle occasion?
Que lui ont apporté ces voyages?
Oui. A vrai dire c'est le rêve de gosse de Roanne, qu'elle met en application à la fin de sa formation. De ce fait, elle va retourner dans sa région natale puis explorer des territoires sauvages. Un jeu de rencontre va l'envoyer dans le pays d'une autre race. Ces voyages (surtout celui chez l'autre espèce qu'elle rencontre) vont lui donner une ouverture culturelle ainsi que le sens des responsabilités

8. Quelle est la plus grande désillusion du personnage? Comment est son moral actuellement?
Ouh... C'est pas évident de répondre à ça... Si je sais: Quand Roanne apprend que son frère n'est pas du tout celui qu'elle imaginait (par deux fois en fait, dans des situations très opposées). Cela entraine une remise en cause de la part de Roanne à propos des choix qu'elle a fait dans sa vie.

9. Quels sont les grands évènements politiques, sociaux ou historiques qu’il a vécu et qui l’ont marqué?
Roanne a vécu pendant l'unification de son pays, chose à laquelle elle a participé (d'abord en tant qu'opposante puis dans l'autre camp). Une grande partie de ses décisions sont liées à ce contexte socio-politique.

10. Quelles sont les manières du personnage? Qui admire t-il? Qui déteste t-il?
Roanne est très extrème dans sa manière de penser, voire même d'agir. Cela entraine des réactions tout aussi extrèmes de la part des personnes à qui elle est confrontée.
Qui admire-t-elle ? Une batterie de personnages secondaires sans qui l'histoire aurait été différente. Pourquoi les admire-t-elle ? Parce que justement ils n'ont aucun pouvoir (politique et/ou magique) particulier et ont tout à perdre... Pourtant ça ne les arrête pas.
Qui déteste-t-elle ? Tous ceux qui essaient de l'entraver (c'est en général une réaction ponctuelle...).

11. Quels sont ses idéaux en amitié et en amour?
Des relations fondées sur la confiance mais également sur une certaine liberté (sans quoi la relation est incompatible avec le tempérament même du personnage)

Je vais m'en tenir là pour aujourd'hui... (j'ai un peu pas mal de boulot... sans compter les corrections de la légende de Roanne et mes bétas en retard)

mardi 4 décembre 2012

Caractérisation d'un personnage - Roanne Nero



En trainant sur le blog de Selsynn, je suis tombée sur un petit questionnaire sur les personnages principaux
Sa traduction en français provient cependant d'ailleurs : http://www.scenario-buzz.com/2012/11/26/construire-un-personnage-a-laide-dun-questionnaire/

Comme je suis dans les corrections de la Légende de Roanne (oui je m'y suis vraiment mise), je trouve approprié d'appliquer ces questions à Roanne, mon personnage principal. Cela dit je n'exclue pas de publier un jour le même questionnaire à d'autres personnages comme Krilann ou Siobahn (dans la légende) ou encore à Nermie (personnage principal de Détours de folie). Mais une chose à la fois...

Aujourd'hui les 10 premières questions


1. Que pense le personnage de son père? L’aime t-il ou le hait-il? Quelle influence son père a t-il eue sur lui ? Roanne est très attachée à son père. Ils ont eu une relation privilégiée ensemble, vu que son père était le seul à vraiment croire en elle. Sans son influence elle n'aurait jamais pu quitter son village et ne serait pas devenue ce qu'elle devient dans la suite du roman.


2. Que pense le personnage de sa mère? L’aime t-il ou la hait-il? Quelle influence -réelle ou imaginaire- sa mère a t-il eue sur lui? La mère de Roanne est morte pendant son enfance. Roanne n'en a plus beaucoup de souvenirs mis à part le fait qu'elle la couvait et la surprotégeait du monde extérieur parfois hostile à son égard. Après haine ou amour ? Surement des deux mais c'est lointain.


3. Le personnage a t-il des frères et soeurs? Quelles sont leurs relations? Y a t-il des traits de caractère que le personnage méprise chez cette fratrie? Roanne a un frère avec lequel elle entretient de très mauvaises relations. Il est particulièrement machiste et surtout opportuniste, ce qui la dérange. Après ce n'est pas non plus du mépris. Roanne va essayer de se rapprocher de son frère, d'essayer de repartir sur de nouvelles bases avec lui, une fois à l'age adulte mais ça ne marche pas. Leurs visions du monde sont bien trop différentes.


4. A quel type de discipline le personnage a t-il été soumis enfant? Stricte ou coulante? Coulante dans le sens où Lenor, le père de Roanne a fait preuve d'ouverture d'esprit en lui laissant miroiter un monde auquel elle n'aurait jamais du avoir accès à cause de son sexe. Pendant son temps libre, Roanne pouvait faire à peu près ce qu'elle voulait du moment qu'elle n'était pas visible par le reste de son village. Après il n'en reste pas qu'elle avait du travail pendant son enfance et adolescence


5. Le personnage a t-il été surprotégé enfant? Oui par sa mère. Mais ça s'est arrêté vers les 6 ans de Roanne où elle a du faire face à des réalités pas forcément agréables

6. Le personnage s’est-il senti chéri ou rejeté lorsqu’il était enfant? Les deux. A la mort de sa mère Roanne a découvert le rejet que les autres pouvaient lui porter, ce qu'elle n'a pas très bien vécu. Mais malgré tout son père l'a chéri, même si elle ne l'a pas toujours remarqué (elle s'en rend compte plus tard, à l'age adulte).


7. Quelle était la situation économique de la famille du personnage? Roanne a grandit dans une famille de roturiers, dans un village perdu des montagnes.


8. Quel rapport le personnage a t-il avec la religion? Plus elle avance dans sa vie, moins elle croit en Linda, la déesse tutélaire de son peuple. La seule figure religieuse dont elle accepte l'existance est Brianne (la personnification de la Mort), pour l'avoir rencontrée. Cependant, ça n'empêche pas Roanne d'entretenir des relations avec des religieux, en particulier Elnora, l'une de ses amies et prêtresse de Linda.


9. Quelles sont ses convictions politiques? Roanne ne s'interesse pas à la politique. C'est un domaine qui lui parait complètement exacerbé et qui lui fait un peu peur. Par contre ça ne l'a pas empêchée de se mettre à dos la reine de son pays...


10. Le personnage a t-il acquis un savoir pragmatique ou via de longues études? Est-il intelligent, intellectuel, un peu lent d’esprit? Roanne est loin d'être stupide, au contraire elle est très curieuse. Par contre elle a un manque d'éducation remarquable, provenant d'un milieu roturier. Cependant lorsqu'elle passe en des lieux de culture elle s'y intéresse si possible.


Bon y a encore pas mal de questions mais je ferais la suite plus tard dans la semaine. Si je me remet dans la dizaine suivante je ne suis pas prête d'aller dormir...

vendredi 30 novembre 2012

Lecture du jour: la peur du sage (partie 2)

Bon j'ai vraiment craqué. Le fait de lire un peu partout (sur d'autres blogs tels que FAPD ou encore sur facebook...) que la partie 2 de la Peur du sage de P. Rothfuss était épuisée (en édition brochée => eh oui j'ai les 2 premiers dans la même version... ça jurerait si j'avais le 3e dans un autre format) m'a fait un peu peur. Et en arrivant à la fnac j'ai vraiment cru que je ne l'aurais pas. Mais il en restait un dernier, sur un rayonnage... oublié par les lecteurs... et je l'ai acheté.

Mais qu'est ce que la Peur du sage exactement me direz vous (sauf si vous savez déja) ? C'est le second tome des chroniques du Tueur de Roi (rassurez vous il ne s'agit que d'une trilogie, même si les éditions françaises ont scindé le tome 2 en deux livres pour des raisons qui conviennent à certains mais pas à moi (et surtout pas à mon porte monnaie)).


Titre du cycle: Chroniques du Tueur de Roi (tome 1: le nom du vent  et tome 2: la peur du sage)
Auteur : Patrick Rothfuss
Editeur : Bragelonne
Nombre de pages :  621 pages pour la partie 2 du tome 2 (la partie 1 doit faire à peu près la même chose... mais comme je n'ai pas les autres tomes sous la main...)
Quatrième de couverture (du 1er tome): J'ai libéré des princesses. J'ai incendié la ville de Trebon. J'ai suivi des pistes au c lair  de lune que personne n'oserait même évoquer. J'ai conversé avec des dieux, aimé des femmes et écrit des chansons qui font pleurer les ménestrels.
J'ai été exclu de l'Université à un âge où l'on est encore trop jeune pour y entrer. J'y étais allé pour apprendre la magie, celle dont on parle dans les histoires. Je voulais apprendre le nom du vent.
Mon nom est Kvothe.
Vous avez dû entendre parler de moi.


A lire si on aime:
- une histoire riche avec le détournement de certains clichés
- les récits à la première personne
- les héros "prodiges"
- les récits initiatiques

A éviter si on cherche:
- une histoire facile et rapide

L'avis du critique: L'histoire débute alors que Kvothe est déja agé. Il tient une auberge (personne ne sait qu'il est le légendaire Kvothe) et un jour un homme nommé Chroniqueur vient lui demander son histoire (persuadé qu'il s'agit de l'homme de la légende). Kvothe finit par accepter en le prévenant que cela durera 3 jours. Vous aurez deviné que chaque tome représente une journée où Kvothe raconte donc son histoire. 
On plonge alors dans le récit de notre héros, à partir de son enfance...

Honnêtement j'ai longuement hésité avant d'acheter le 1er tome (j'ai bien du mettre un ou deux ans à l'acheter après la sortie). Et quand j'ai ouvert le livre, je ne l'ai refermé qu'après l'avoir terminé tant c'était prenant (et pourtant je n'avais pas beaucoup de temps vu que ça correspond à la période où j'étais en concours...). J'avoue qu'à certains moments l'histoire traine un peu en longueur mais si ça dérange certains lecteurs ça ne m'a pas vraiment choquée. A vrai dire, comme Kvothe raconte l'histoire de ça vie, j'ai trouvé plausible qu'il n'ait pas tout le temps une quantité phénoménale de problèmes (même s'il en a rassurez vous). Le 1er tome pose pas mal d'intrigues auxquelles les réponses ne viennent pas tout de suite (ce qui a pu géner certains lecteurs j'après ce que j'ai lu).
Honnêtement ça a été l'un de mes coup de coeur malgré certains traits de l'intrigue qui me faisaient tiquer à première vue et j'espère que ça va continuer avec ce 3e livre !

Le petit plus du livre: les couvertures de Marc Simonetti, magnifiques, comme toujours ! 

mercredi 28 novembre 2012

L'après nano : projets pour les temps à venir

quoi ? y a une vie après le NaNoWriMo ? (rires)

Après avoir laissé beaucoup de choses en plan pendant le mois de novembre il faut bien que je me rattrape.

D'abord y a les corrections de la légende de Roanne (dont un extrait qui macère actuellement dans les papyrus de Cocyclics et qui me pose pas mal de soucis). ça va  me prendre pas mal de temps et me permettre de digérer Détours de folie sur lequel j'ai bossé sans relache.

Ensuite y a tous ces livres que je n'ai pas lus et qui me tentent cruellement :
- Riverdream de GRR Martin
- La peur du sage partie 2 de P Rothfuss (oui ça va me ruiner vu que j'ai les 2 premiers en broché... D'ailleurs faut que je me dépèche de l'acheter celui là)
- Cette crédille qui nous ronge de R C Wagner
- Les Nicolas Eymerich de V Evangelisti
- La reine traitresse (les chroniques du magicien noir tome 3) de T Canavan
- L'après dieux de M Duval
Pour l'instant c'est tout (mais je sais que dès que je mettrais les pieds en librairie cette liste va s'allonger).

Et enfin y a les projets auxquels je pense, en l'occurence une nouvelle (ou novella je ne sais pas encore, on verra bien quand je l'écrirais) d'urban fantasy voire post-apo dont le héros (ou héroine, je n'ai pas encore choisi) sera un banal étudiant de prépa (bah oui j'ai jamais vu d'histoire où le héros étudiant est en prépa. y a toujours celui en fac mais la prépa non...) à qui il arrivera... (ah mais non je ne vais pas tout vous raconter, ne rêvez pas non plus !)

mardi 27 novembre 2012

[détours de folie/Nermie] prologue

Je n'arrive pas à résister à publier un extrait du prologue de détours de folie. Il s'agit évidemment d'un premier jet mais malgré tout j'en suis assez satisfaite...

Enjoy


« bang »
Un bruit métallique résonna dans l’étage. La silhouette loqueteuse allongée sur le sol ouvrit les yeux. Quelques minutes s’écoulèrent avant que sa vision ne s’adapte à l’obscurité. Même si elle y était habituée, après avoir passé quinze années dans cet enfer, chaque réveil constituait un dur retour à la réalité.
« bang »
Puis rien.
Habituellement, ces sons étaient suivis par des cris des locataires infortunés de l’étage. Mais pas aujourd’hui. L’ombre frissonna. Ses geôliers s’amusaient souvent à jouer avec les nerfs des détenus comme elle... Souvent, cela annonçait le pire. Ce qui avait été une femme sybille se redressa lentement contre le mur froid, avant de se recroqueviller sur elle-même. Ses mains effleurèrent les nombreuses cicatrices qui ornaient ses avant-bras. Chacune représentait des instants que la silhouette aurait voulu oublier.
« bang »
Encore.
Elle jeta un regard tremblant au dehors de sa cellule. Personne ne semblait s’en approcher. Bonne nouvelle pour toi, lui souffla une voix rauque dans sa tête. La femme soupira. L’Autre, comme elle l’appelait, venait de se réveiller. Quinze ans en enfer ne laissaient pas la raison indemne. Surtout dans son cas.
La silhouette sursauta soudainement. Des bruits de pas et de voix se rapprochaient. Ou peut être pas finalement, ricana la voix.
Tais toi donc ! lui répliqua-t-elle.
   Vraiment ?
   Ce sont les ordres... ça m’ennuie mais il faut bien le faire un jour ou l’autre.
Les deux hommes qui parlaient n’avaient pas encore pénétré dans son champ de vision. Cependant, elle savait qu’ils appartenaient à l’Ordre Noir, la police politique de l’empire Sérygien. Avant, elle avait l’autorité pour qu’ils lui obéissent...
Avant.
Quinze ans avant.
Quand elle était encore Haute Capitaine impériale.
La silhouette se laissa glisser sur le sol immatériel en songeant à ces souvenirs bien douloureux. Elle n’était plus qu’une traitre abandonnée depuis des années dans une prison. Rien de plus.
La femme arrêta de bouger. Allongée comme elle était, n’importe qui pouvait croire à sa mort. Cette technique lui avait évité bien des souffrances ces dernières années. En même temps, tu es presque un cadavre... La sybille ne releva pas le commentaire de l’Autre. Elle s’intéressait à la conversation entre les geôliers qui venaient de s’arrêter devant sa cellule.
   Regardes, de toute façon elle est morte... Remarque, ça ne m’étonne pas après tout ce qu’ils lui ont fait...
   J’espère bien... En tout cas, je n’entre pas, même pour vérifier qu’elle a rejoint Brianne. Elle m’a toujours foutu la trouille cette folle... Et dire qu’un jour elle a fait partie du conseil de l’empereur... Je me demande bien comment.
La silhouette se garda bien de répondre. Dans son ancienne vie, elle arrivait à contrôler son autre personnalité grâce, en l’occurrence, aux progrès de la science. Mais l’emprisonnement et les tortures avaient accentué la folie qui l’affectait.
   Ce n’est pas une raison ! Ouvres cette porte qu’on en finisse. Moi aussi elle me faisait peur avant. C’était une sorte de monstre mais maintenant c’est plus grand-chose.
Ils ont raison tu sais ?
Ferme-la un peu ! Cria la sybille mentalement.
Elle voulait comprendre la tournure que prenaient les évènements.
   De toute façon, poursuivit le garde qui venait de parler, tu n’as pas le choix. Je suis ton supérieur hiérarchique maintenant... Tu dois obéir à mes ordres. Ouvre cette porte et dépêche-toi !
Le second geôlier sortit un petit objet de sa poche. Une carte magnétique, devina la sybille. Pourtant, elle ne comprenait pas ce qui se passait. Pourquoi voulaient-ils ouvrir la porte de sa cellule ? La femme continua à se faire passer pour un cadavre. Peut être ne remarqueront ils pas la différence ? Espéra-t-elle, tandis qu’un rire mental résonnait dans sa tête.
« bang »
La prisonnière saisit enfin l’origine du bruit. Il s’agissait du son qui retentissait lorsqu’on déverrouillait les portes des cellules spéciales comme la sienne. A force de ne plus l’entendre, elle avait fini par presque en oublier l’origine. Mais pourquoi laissaient-t-ils toutes les issues ouvertes ?
   C’est bien... Maintenant va voir dans quel état elle est...
   Mais..., commença le second.
   Mais rien ! Tu ne risques rien ! s’emporta son supérieur. Et puis même si elle était encore vivante, elle ne pourrait même pas de faire du mal. Après le traitement qu’elle a subi je pense qu’elle ne doit même plus avoir assez de force pour utiliser son pouvoir...
Ils n’ont pas tort... C’est bien dommage, je les aurais bien tués, déclara l’Autre avec passion.
La sybille savait bien qu’il avait en partie raison. Mais à force d’espérer, elle avait fini par économiser ses forces... En vue d’un tel jour par exemple.
Le second garde entra dans la cellule spéciale. Ici, pas d’objets matériels sur lesquels le pouvoir de la prisonnière pouvait fonctionner. Même au bout de quinze ans, elle ne comprenait toujours pas comment cela était possible. Il s’approcha d’elle, tandis qu’elle réduisait son rythme cardiaque et son souffle au plus bas. La sybille espérait juste que l’Autre ne réagisse pas à cet instant. Il pouvait parfois la trahir sans le faire exprès. Le garde sortit son scanner corporel et lança un test. L’appareil émit un bip court suivit d’un second, plus long.
   Elle agonise, déclara l’homme dans la cellule. Vu son état, elle ne peut même plus se lever. Elle ne passera pas la nuit !
Son collègue acquiesça et lui fit signe de sortir. Les gardes reprirent leur conversation et leur tournée, tandis que la femme esquissa un sourire. Elle réservait ses forces pour la suite.
Ils avaient laissé la porte déverrouillée.
Ouverte !
La sybille connaissait parfaitement les horaires des rondes. Une fois les gardes assez éloignés, elle se leva péniblement et se força à ne pas vaciller. Elle n’avait pas souvent l’habitude de ce genre d’exercice. La femme sortit. Elle avait exactement vingt minutes avant que son absence ne soit signalée et qu’on lui envoie des membres expérimentés de l’Ordre Noir. Autant dire que ce n’est pas le moment de tarder, songea-t-elle. L’Autre approuvait. Au moins, il ne tentera pas de me contrer cette fois.
La femme se précipita vers la sortie du couloir. Elle s’arrêta juste devant la porte précédant les escaliers et y pénétra. C’était la réserve d’armes de l’étage. Les gardes avaient du aussi déverrouiller la porte. Tant mieux, je n’aurais pas besoin de consommer mes forces avec mon pouvoir... La prisonnière s’empara d’une ceinture munie de deux pistolets à éléments, ainsi que des recharges nécessaires à leur fonctionnement et d’une veste de l’Ordre. Elle ne s’attarda pas plus longtemps et se précipita dans les escaliers. Pour avoir visité plusieurs fois cette prison, elle savait parfaitement où se trouvait la sortie.
Ou plutôt où se trouvaient les objets qui lui permettraient de s’évader.
Elle avait trois étages à descendre en vitesse. La femme s’élança malgré sa faiblesse. Fais attention, tu risques d’y laisser la peau, ricana la voix de l’Autre.
Au moins j’aurais la satisfaction de ne pas être morte dans cette cellule, répliqua-t-elle. La sybille savait que son double avait raison. Pourtant, la probabilité qu’elle s’en sorte vivante de cette évasion n’était pas nulle. La femme dévala les escaliers et poussa la porte qui la menait vers l’étage dédié à la magie. Malgré les progrès de la science, certains membres de l’Ordre préféraient l’utilisation des Arcanes... La prisonnière s’aventura dans le couloir, à la recherche d’un entrepôt particulier. Dans sa course, elle commença à vaciller. Arrêtes de faire capoter notre évasion, lui hurla l’Autre avec mépris. Tu n’es qu’une faible. Pas étonnant que tu te sois fait capturer !
Elle ne répondit pas, réservant ses forces pour la suite.
Soudain la sybille aperçut enfin la porte.
Un membre de l’Ordre occupa au même instant son champ de vision. Le temps qu’il comprenne qui elle était, la prisonnière avait déjà tiré. L’énergie pure qui se dégagea de ses armes frappa son ennemi en pleine tête. Il allait mourir. La Haute Capitaine aurait prononcé une excuse et se serait arrêtée un instant, par culpabilité. Mais la femme qu’elle était devenue se baissa seulement pour récupérer le passe de l’homme avant de continuer son chemin. Ils ont aussi réussi à m’enlever cette part d’humanité... Elle courut vers la porte et l’ouvrit en utilisant la carte du garde. Il ne fallait pas qu’elle tarde. Après ce qu’elle venait de faire, son temps devait être réduit de plus de la moitié. Les membres de l’Ordre allaient débarquer dans moins de cinq minutes. La sybille se dépêcha de fouiller les étagères poussiéreuses. Dans cet entrepôt, gisaient une multitude d’objets magiques. Elle cherchait une pierre bien particulière.
Son regard tomba vite dessus. Un cristal octaédrique, rouge sombre, tel un grenat. Mais peu importait sa forme. La magie qu’il renfermait représentait un ticket de sortie pour la prisonnière. Elle attrapa un objet lourd dont elle n’arriva pas à déterminer la nature et le balança contre la fenêtre de l’entrepôt. La vitre vola en éclat. La sybille s’était déjà détournée et concentrait la force qui lui restait.
Plus vite ! Braya son double dans sa tête. Ils arrivent ! Tu sais que c’est notre seule et unique chance de fuir ! Mais si tu échoues, sois sure que la souffrance qu’ils te feront endurer ne sera rien par rapport à ce que je te ferais subir !
La haine de l’Autre grandissait toujours plus. Pourtant la femme ne prit pas le temps de s’y attarder. Elle réunit soudain toute l’énergie dont elle avait besoin. La sybille prit une grande inspiration et concentra cette force dans sa main qui tenait le cristal. Elle projeta le pouvoir dans l’objet et déclencha la magie qu’il renfermait.
Un immense oiseau apparut au dehors, tandis que la pierre s’évaporait entre ses doigts. La prisonnière essoufflée utilisa ses dernières forces physiques pour sauter sur l’apparition.
Elle était enfin dehors !
Le soleil lui brulait les yeux après avoir passé tant d’années dans le noir. Pourtant ce n’était qu’on désagrément minime. Elle commanda à l’oiseau de voler vite. La femme se retourna brièvement et aperçu les gardes à la fenêtre. Elle n’entendait pas ce qu’ils disaient mais elle le devinait. Il fallait qu’elle s’éloigne loin, dans un endroit peu fréquenté par l’Ordre.
Au bout de quelques minutes, la sybille prit conscience de ce qui arrivait. Pour la première fois depuis quinze ans, elle respirait l’air pur du dehors.
Nermie Nero était libre !

Avancées

Ouh là ça commencer mal. J'ai complètement abandonné ce blog pendant presque un mois...
Pendant ce temps là j'ai craqué et participé au NaNoWriMo. Mais voila, j'ai écrit les 50k mots réglementaires et même plus (presque 60k) et terminé détours de folie.


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Pour ceux qui se demandent ce qu'est le NaNoWriMo: il s'agit du national novel writing month. le but étant d'écrire en novembre un roman de minimum 50 000 mots. Evidemment il n'y a pas de temps pour faire des corrections ou autre. Non, il faut écrire, écrire et écrire, sans jamais s'arrêter. C'est dur, c'est des fois horrible. Mais je dois avouer que voir sa barre de nano afficher "winner" a été un soulagement.

Le nano c'est un de ces défis qui vous poussent dans vos retranchements (bah oui, à côté de l'écriture on a une vie en général, avec un travail et des relations avec les autres... Gerer le tout n'est pas la chose la plus aisée). Sans le nano, mon challenge Cocyclics que constitue détours de folie n'en serait surement pas à ce point.

Du coup, retour aux corrections de la Légende de Roanne avant que d'autres projets viennent me contrarier (en fait non même pour ça c'est déjà trop tard, une idée de nouvelle a germé dans mon esprit pendant le NaNo..). Et puis pendant ce mois pleins de livres interessants sont sortis (sans compter ceux qui ont rejoint ma liste de lecture entre temps)...

dimanche 4 novembre 2012

Challenge 2012

Détour de Folie (ou Nermie dans la mare au nénuphares de Cocyclics) constitue mon "challenge 2012". Il s'agit en effet d'une réécriture complète d'une précédente histoire. A force d'écrire, l'idée de DdF s'est imposée d'elle même donc j'ai craqué et voila où j'en suis...

Genre: fantasy

Public visé: jeunes adultes

Nombre de signes prévus: c'est un peu dur à évaluer... environs 350 000/400 000 sec (c'est une estimation non scientifique)


Informations diverses: Pour ceux que ça intéresse (ou qui auraient déja fait un tour du côté de mes papyrus), l'histoire de "Nermie" se déroule dans le même univers que celui de "la Légende de Roanne" mais quelques 1500/2000 ans plus tard. Mon monde de fantasy a donc évolué scientifiquement (l'un des défis de ce challenge d'ailleurs). 
Il s'agit d'une réécriture complète d'une histoire que j'avais déjà écrite (mais je ne garde que très peu de l'histoire préexistante)

Résumé:
Après avoir passé 15 ans dans une prison impériale pour haute trahison, Nermie réussit à s'échapper. Complètement endurcie, désillusionnée et surtout ayant basculé dans la folie pendant ces années, elle décide de disparaître. Mais certains partis intéressés réussissent à retrouver sa trace. Ils lui proposent un chantage auquel elle ne peut pas résister: Son aide contre la solution à tous ses problèmes... En acceptant, elle accepte de replonger dans les affaires impériales responsables de son état autant physique que mental...
Etrangement, je trouve que tenir un blog n'est pas chose facile. Si j'arrive à écrire beaucoup de mots en une journée pour mes projets (en particulier Détours de Folie), je dois avouer qu'écrire sur une page vierge comme ça me fiche la chair de poule...

Enfin bon... quoi qu'il en soit, j'espère que le grenier ne coulera pas et qu'il vous permettra de suivre mes avancées dans les corrections, dans mon challenge et qui sait, dans le monde de l'édition (on peut toujours rêver) ?