dimanche 8 juin 2014

Progresser ?

En ouvrant mon dossier "romans", je suis récemment retombée sur des premiers jets de Roanne et même de projets antérieurs (la première version de Détours de folie par exemple, qui n'a rien à voir avec la version actuelle si ce n'est le nom des personnages :p ). Par curiosité, je me suis amusée à rouvrir ces fichiers et cela m'a fait prendre conscience d'une chose dont je doute en permanence: j'ai progressé. C'est peut être très con à dire mais oui, j'ai progressé. Cela ne signifie pas que j'ai une plume en or ou que je mérite un prix. 
Non, ça veut tout simplement dire que j'ai un peu plus d'expérience, que j'ai appris de nouvelles choses qui m'ont permis de m'améliorer.
Petite capture d'écran du premier roman que j'ai écrit. C'est illisible, même pour moi. En plus du style, le roman n'a pas du tout de trame. Y a des changements de point de vue intempestifs de partout, trop de tell et d'ellipses et c'est bourré de passages bien wtf liés à mon humeur du jour. Cela dit , j'en ai quand même écrit 56 kmots (et ça m'avait pris un an).  Et c'est également dans ce roman que j'ai eu l'idée de l'histoire de Roanne...
Dans la même lignée, je me suis aussi amusée à regarder les photos des premiers costumes que j'ai portés en convention, il y a un peu plus d'un an, (y en a même encore qui traînent par ici) et ceux actuels. La différence m'a aussi frappée: je peux aussi affirmer que j'ai progressé (bon quand on part de rien, on ne peut qu'avancer en théorie) ^^

Pour moi c'est vraiment une impression bizarre. Ceux qui ont déjà eu l'occasion de travailler avec moi savent que j'ai en permanence l'impression d'être mauvaise (et parfois ce n'est pas qu'une impression...). Mais quand je tombe face à des évidences comme celles dont je parlais plus haut, prouvant que je suis un peu moins mauvaise (évidemment je n'ai jamais dit que j'étais douée), je suis véritablement surprise.

Du coup, je me suis soudainement demandée pourquoi j'avais progressé, qu'il s'agisse d'écriture, de costumes ou même de béta-lecture (et surement dans d'autres domaines). En ce qui me concerne, la réponse est assez simple.

Tout d'abord, je crois qu'il y a une question de motivation qui entre en jeu. Evidemment, j'écris avant tout pour moi tout comme je fais des costumes pour m'amuser. Mais par dessus ces objectifs "primaires", sont venus se greffer d'autres motivations. Aujourd'hui, quand j'écris puis que je corrige, c'est aussi parce que j'ai envie d'avoir un texte que je pourrais partager avec d'autres personnes. J'en vois certains avec leurs airs choqués mais autant être clair: j'écris aussi parce que j'ai envie de raconter aux autres les histoires plus ou moins absurdes que ma Muse me soumet. Si j'écrivais juste pour moi, je n'aurais pas besoin de béta-lecteurs ou même de faire des corrections. C'était typiquement le cas pour les deux projets que j'ai écrit avant Roanne. C'était pour moi. Je m'en fichais que l'histoire ait du sens ou non. J'étais l'auteure et la lectrice à la fois donc je pouvais bien faire ce que je voulais.

Cette fameuse motivation fait donc généralement naître la volonté d'accepter de montrer son travail à autrui. C'est le premier pas que celui de sortir ses textes du bureau pour les faire lire à quelqu'un d'autre, qu'il s'agisse d'un proche, d'un béta-lecteur ou même d'un éditeur. Accepter de montrer son travail, cela revient à accepter qu'une autre personne le juge. 
Cependant, cela ne signifie pas que l'on accepte la critique (constructive j'entends. Si c'est juste pour dire "nul" ou d'autres commentaires du genre, ça n'a pas d’intérêt à mes yeux parce que cela ne pointe pas ce qui ne va pas. Il y a aussi un ton pour les critiques: je peux concevoir qu'on ait du mal à écouter quelque chose qui a été balancé sur un ton agressif par exemple). C'est à mon sens le dernier point primordial pour s'améliorer. Dans mon cas, j'ai souvent ignoré les critiques lorsqu'elles ne me plaisaient pas (ceux qui m'ont béta-lue sur Roanne peuvent le confirmer). J'ai ignoré parce que c'était plus simple de se dire que les autres avaient tort plutôt que d'accepter que j'aie pu me planter. Et puis est venu le moment où j'ai eu le déclic. Et d'un seul coup, ces critiques qui me faisaient m'hérisser sont devenues mes amies, des sortes de repères pour m'aider à atteindre le sommet que je visais.
Mais ces critiques ont aussi une influence sur les autres projets que l'on mène de front: après avoir des problèmes de changements de points de vue intempestifs dans un roman, j'ai pris soin de ne pas en faire de même dans les romans suivants. Mais ce que je dis à propos de l'écriture s'applique également aux autres disciplines à mon sens ! 

Petite comparaison des costumes de Link portés à la Senyu d'une année à l'autre (j'ai volontairement choisi deux photos dans les mêmes décors). Dans la version de 2013, je n'avais pas vraiment de modèle de référence, j'avais customisé une de mes épées pour qu'elle ressemble de loin à l'épée de légende et j'avais adapté une tunique que j'avais dans le placard qui ressemblait de loin à celle de Link. La version de 2014 est déja plus à ma taille, de la bonne couleur et plus proche de la référence que je m'étais fixée. Evidemment, y a des choses à améliorer dans cette version là aussi (l'épée serait vraiment à refaire, tout comme le fourreau et surement l'épaulière) mais je trouvais la différence assez flagrande...
Progresser, pour moi c'est donc écouter les conseils, se les approprier en fonction du projet et les appliquer. A ce titre, je ne peux que remercier ceux qui m'ont permis d'avancer.

Progresser c'est aussi savoir qu'on a passé une étape mais qu'il y en a encore plein d'autres à franchir. On n'a jamais fini de s'améliorer mais c'est le jeu :)

3 commentaires:

  1. tout à fait d'accord ! Je considère qu'on apprend toujours et c'est ça qui est grisant !
    go go go Illiane !

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    1. Merci pour ton passage Earane :)
      Et Go pour toi aussi (je viens de voir que tu vas bientôt passer les 50k sur ton roman ^^ Bravo !)

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  2. Je dirais même plus, il y a, dans la progression, le simple fait de faire. Comme dit l'adage, c'est en forgeant qu'on devient forgeron. :)

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