Comme j'avance relativement bien dans les corrections de Cacophonie hivernale, voila un petit extrait du début du chapitre 3.
Ambre, la copine de Thibaut (le héros du roman), a ramené un chat dans leur appartement. Mais ce n'est pas un chat ordinaire et c'est Thibaut qui en fait les frais
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Le réveil hurla,
déversant son cri strident dans mes oreilles et déchirant par la même occasion
la trame de mes rêves. Au revoir nuages duveteux et univers oniriques et
bonjour mauvaise journée ! Machinalement, j’ai levé le bras droit pour
tâter la table de chevet à la recherche de ce satané trouble-fête. Très vite,
je perçus les formes de mon téléphone portable. Tant mieux, je n’aurais pas à
ouvrir tout de suite les yeux. Depuis le temps, je connaissais exactement le
bouton sur lequel appuyer pour gagner encore dix minutes de sommeil. En plus,
ce matin, je n’avais pas trop de consultations… Autant dire que je pouvais bien
rester au lit un peu plus longtemps ; la face de la Terre n’en serait pas
changée. Soudain quelque chose me donna un coup au visage, rapide, furtif. Quoi ? Que se passait-il ?
Ambre ? Non… Malgré mes pensées encore
embrumées par un sommeil qui tentait de faire fuir, je me souvenais qu’elle
était déjà partie depuis au moins une heure : son cabinet était très loin
de Nancy, de telle sorte que ma vétérinaire adorée devait quitter mon domicile
très tôt. Alors qui ?
Un second assaut.
Cette fois, j’avais déjà ouvert les yeux pour éviter la patte enflammée fusant
vers moi.
— Lève-toi ! J’ai faim !
J’ai soupiré.
J’aurais tant espéré qu’il ne s’agissait que d’un cauchemar. Mais le chat de
feu me jaugeait de ses yeux verts. Voilà donc ce qui m’attaquait de si bon matin.
—
Fiches moi la paix, grommelais-je en le poussant hors du lit.
— Ton réveil a sonné donc ça veut dire que tu
dois te lever pour aller bosser. J’ai faim !
La patte fondit
de nouveau vers mon visage. Je détestais déjà ce chat. En plus de squatter chez
moi, il se permettait de me dérober mes dix dernières minutes de repos, si
chères à mes yeux, celles qui me donnaient l’impression de duper l’ineffable
matin.
— Donne-moi à manger, piailla-t-il.
Je n’avais pas
la force de me cacher sous mes couvertures. Et puis mon téléphone sonnait déjà
pour m’intimer l’ordre de me lever vraiment
cette fois. J’ai repoussé ma couette, laissant le froid dissiper la chaleur
accumulée dessous. Cependant, à partir du moment où la sensation de douceur de
la nuit avait fui, je n’avais plus d’intérêt à rester ici. Autant se bouger
alors ! Je ne prêtais presque aucune attention au regard satisfait du chat
de feu. A vrai dire, il n’avait qu’à continuer : à la moindre griffure
dangereuse, j’invoquerais l’excuse de l’agressivité à Ambre et elle se
rangerait de mon côté pour remettre le fae dans la rue. Titubant de fatigue à
travers l’appartement, j’attrapais mes habits et me dirigeais vers la douche.
Le contact de l’eau tiède sur ma peau m’aida à émerger. Après avoir enfilé mon
t-shirt et mon jean, j’ai filé vers la cuisine. Par chance, Ambre avait déjà
fait chauffer le café. Une tâche de moins à exécuter. Sur la table, à côté de
ma tasse, je remarquais que mon sachet de biscuits avait été sorti du
placard, avec un petit mot scotché dessus.
Pas la peine de me planquer
ta commande. Moi aussi j’aime bien ces gâteaux. La prochaine fois, si tu ne
veux pas me les montrer, il faudra mieux les cacher.
Bises.
Ambre.
Un smiley
souriant accompagnait le message. Et dire que je m’étais fait tout un drame
dessus. Pendant que je dégustais mon café, le chat se frotta à mes jambes puis
grimpa sur la table.
— Eh ! T’abuse !
Descend de là !
Pour qui se
prenait-il ? Un maître du monde ? J’ai planté mes yeux dans les siens
tout en commençant à le repousser doucement.
— Donne-moi à manger alors ! J’ai rien
avalé depuis deux jours…
J’étais étonné
qu’Ambre ne lui ai rien donné. Le fae me lâcha alors quelques
explications : apparemment, il ne pouvait pas communiquer avec elle et
devait se contenter des comportements traditionnels d’un chat.
— Tes compagnons
non magiques s’en sortent comme ça il me semble… Tu as su la convaincre de
t’amener ici alors assume.
Le félin me
dévisagea avec un regard blasé, les yeux mi-clos. Mais je ne parvins pas à lui
accorder ma confiance. Il préparait surement un mauvais coup dans mon dos… Pour
acheter le calme dans l’appartement, je me suis levé et lui ai apporté une tranche
de jambon. De toute façon, je n’avais rien d’autre : il n’était pas prévu
qu’un animal débarque ici dans la semaine.
— Merci, réussis-je à lui extorquer.
Le fae se jeta
aussitôt sur son repas tandis que je dégustais mes sablés en les trempant de
temps en temps dans mon café. Si je parvenais à instaurer la paix avec mon
squatteur ça me permettrait d’éviter que la situation de ce matin ne se
reproduise… Du moins en attendant que je trouve le moyen de me débarrasser de
lui.
— Au fait, tu t’appelles
comment ?
Le chaton leva
ses yeux vers moi, l’air encore plus innocent qu’habituellement.
— Firinian.
Au moins j’avais
un nom à mettre sur la bête. Je me suis levé en attrapant mon dernier gâteau du
petit déjeuner puis ai quitté l’appartement.
— Ne fais pas
trop de dégâts, lui ai-je lancé. Je rentre à midi.
Aucune réponse ne me
parvint mais je m’y attendais. J’avais toujours su que les chats étaient des
créatures ingrates. Le fae ne faisait que me confirmer la vérité
"J’avais toujours su que les chats étaient des créatures ingrates." Je suis bien d'accord avec ça.
RépondreSupprimerSinon Firinian est trop bien ! Courage pour les corrections.
Merci :)
SupprimerBon courage à toi aussi !