Et voila le 2e extrait de la soirée, concernant Cylia (humaine du monde de Silnera). Là elle est piégée quelque part, sans savoir où elle se trouve.
Encore une fois c'est du 1er jet donc soyez indulgents.
Encore une fois c'est du 1er jet donc soyez indulgents.
Encadrée
par deux Miliciens, Cylia n’avait pas d’autre choix que celui de leur obéir et
d’avancer. Son cœur battait la chamade tant la jeune femme était apeurée par le
destin qui l’attendait. Malgré les plans qu’elle avait imaginés, la possibilité
de l’échec restait gravée dans son esprit, aussi inébranlable que le granite.
Pourrait-elle se résigner à voir son passé ainsi que son avenir partir en
fumée ? La vue des autres prisonniers avait glacé la silnerane. Il faut que j’arrive à m’échapper, se
redit-elle une énième fois. Mais au lieu de lui donner du courage, cette pensée
renforçait son angoisse.
Les
murs défilaient à ses côtés, tous aussi semblables les uns que les autres, sans
le moindre détail qui permettrait de distinguer un couloir du suivant. Toujours
cette lumière mate, probablement générée par de l’électricité, bien que Cylia
n’en soit pas complètement sure. Soudain, les Miliciens la firent tourner dans
un nouveau couloir, au bout duquel se trouvait une porte. Ils s’arrêtèrent
quelques instants, le premier s’avançant vers l’entrée. La jeune femme ne
réfléchit pas plus longtemps. Elle se retourna et commença à courir. Surpris,
le second Milicien ne trouva pas le temps de la retenir. Ses geôliers sortirent
des armes telles que Cylia n’en avait jamais vue, cependant elle ne douta pas
un instant de leur danger. Il fallait juste qu’elle fuie au plus vite. Elle
sprinta, sans se soucier un instant d’où elle se rendait. Pourtant, les
Miliciens continuaient à la poursuivre. La silnerane avait beau tourner dans de
nouveaux couloirs, elle savait qu’ils arriveraient à la rattraper. Tandis
qu’elle courait, Cylia regroupa ses forces pour se dématérialiser : il
suffisait qu’elle disparaisse dans un mur pendant qu’ils ne la voyaient pas et
les deux hommes ne sauraient pas où elle pourrait se trouver. La jeune femme
bifurqua de nouveau, s’assura que nul ne la voyait et se fondit dans le mur. La
sensation d’oppression caractéristique des instants où son corps traversait le
solide vint la perturber. Pourtant elle ne se laissa pas déstabiliser par
l’angoisse naturelle qu’elle ressentait dans ce genre de situations. Cylia
vérifia que ses poursuivants étaient passés pour rebrousser chemin à travers le
mur. Elle déboucha très vite dans un nouveau couloir, radicalement différent de
ceux où elle avait marché les instants précédents : Bien plus éclairé,
celui-ci ressemblait moins à un couloir de prison.
Epuisée
par l’utilisation abusive de son pouvoir, Cylia se dématérialisa dans l’allée
et avança prudemment, prête à courir de nouveau si le besoin s’en faisait
ressentir. A la place des murs beiges humides qu’elle avait vu dans la prison,
s’étendaient de larges tapisseries, parfois ornées de tableaux de qualité
d’après ce que pouvait en juger la jeune femme. On croirait vraiment que j’ai atterri dans un autre monde,
songea-t-elle sans se laisser distraire par son environnement. Elle se tenait
attentive à chaque bruit qui viendrait rompre le silence de l’allée dans
laquelle elle marchait. Soudain, un rayon de lumière devant elle, découpant le
couloir, attira son attention. Une
fenêtre ! La silnerane se précipita devant, le cœur battant :
peut-être était-elle assez proche du sol pour quitter cette horrible bâtisse,
quitte à retourner essayer de sauver Alois plus tard, une fois armée. Discrète
malgré l’excitation, Cylia glissa son regard vers le verre : l’afflux de
lumière l’éblouit quelques instants avant qu’elle ne parvienne enfin à
distinguer des formes. Ce qu’elle vit la fit reculer de surprise.
L’extérieur
était aérien. Elle ne pouvait même pas apercevoir le sol et le bas du bâtiment.
Rien à Silnera n’était si haut ! Je
suis donc dans un autre univers ? Elle frémit, comprenant que personne
ne viendrait à son aide. En voulant venir au secours d’une quari, elle en était devenue une à son tour, dans un autre monde…
Cylia regarda de nouveau à travers la fenêtre. Malgré ses peurs, elle ne
pouvait s’empêcher de trouver cette vision magnifique. Elle lui évoquait la
description de la demeure du Seigneur dans le Récit Sacré des Règles… La jeune
femme écarquilla les yeux. Comment n’y avait-elle pas pensé plus tôt ?
Elina et Alois n’affirmaient-ils pas que le Seigneur, Darion lui-même, était
mêlé à la situation de la terrienne ? Se pouvait-il que la silnerane se
trouve dans la mythique tour de Darion dont on disait qu’elle s’élevait plus
haut que le ciel ? Elina lui avait bien raconté qu’elle s’était trouvée là-bas…
La
jeune femme secoua la tête et s’arracha à cette vision, entendant quelques
bruits dans le couloir. Il fallait qu’elle se cache ! Elle se précipita
dans un recoin de ténèbres, espérant que personne ne la verrait. Prête à forcer
sur ses capacités Cylia se prépara au pire. Pour la première fois de sa vie, la
silnerane voulut être transparente, aussi invisible qu’elle l’était aux yeux
des autres dans la vie de tous les jours. Cependant, dans sa tête, une petite
ritournelle tournait dans sa tête, hurlant et criant sans cesse les trois mêmes
phrases.
Tu
es piégée dans tes propres ennuis
Tu
t’es perdue au milieu du dédale des dieux
Et quoi
que tu fasses, ça ne changera rien !