vendredi 22 février 2013

[Derrière la Tour] chapitre 9 extrait

Et voila le 2e extrait de la soirée, concernant Cylia (humaine du monde de Silnera). Là elle est piégée quelque part, sans savoir où elle se trouve.
Encore une fois c'est du 1er jet donc soyez indulgents.


Encadrée par deux Miliciens, Cylia n’avait pas d’autre choix que celui de leur obéir et d’avancer. Son cœur battait la chamade tant la jeune femme était apeurée par le destin qui l’attendait. Malgré les plans qu’elle avait imaginés, la possibilité de l’échec restait gravée dans son esprit, aussi inébranlable que le granite. Pourrait-elle se résigner à voir son passé ainsi que son avenir partir en fumée ? La vue des autres prisonniers avait glacé la silnerane. Il faut que j’arrive à m’échapper, se redit-elle une énième fois. Mais au lieu de lui donner du courage, cette pensée renforçait son angoisse.
Les murs défilaient à ses côtés, tous aussi semblables les uns que les autres, sans le moindre détail qui permettrait de distinguer un couloir du suivant. Toujours cette lumière mate, probablement générée par de l’électricité, bien que Cylia n’en soit pas complètement sure. Soudain, les Miliciens la firent tourner dans un nouveau couloir, au bout duquel se trouvait une porte. Ils s’arrêtèrent quelques instants, le premier s’avançant vers l’entrée. La jeune femme ne réfléchit pas plus longtemps. Elle se retourna et commença à courir. Surpris, le second Milicien ne trouva pas le temps de la retenir. Ses geôliers sortirent des armes telles que Cylia n’en avait jamais vue, cependant elle ne douta pas un instant de leur danger. Il fallait juste qu’elle fuie au plus vite. Elle sprinta, sans se soucier un instant d’où elle se rendait. Pourtant, les Miliciens continuaient à la poursuivre. La silnerane avait beau tourner dans de nouveaux couloirs, elle savait qu’ils arriveraient à la rattraper. Tandis qu’elle courait, Cylia regroupa ses forces pour se dématérialiser : il suffisait qu’elle disparaisse dans un mur pendant qu’ils ne la voyaient pas et les deux hommes ne sauraient pas où elle pourrait se trouver. La jeune femme bifurqua de nouveau, s’assura que nul ne la voyait et se fondit dans le mur. La sensation d’oppression caractéristique des instants où son corps traversait le solide vint la perturber. Pourtant elle ne se laissa pas déstabiliser par l’angoisse naturelle qu’elle ressentait dans ce genre de situations. Cylia vérifia que ses poursuivants étaient passés pour rebrousser chemin à travers le mur. Elle déboucha très vite dans un nouveau couloir, radicalement différent de ceux où elle avait marché les instants précédents : Bien plus éclairé, celui-ci ressemblait moins à un couloir de prison.
Epuisée par l’utilisation abusive de son pouvoir, Cylia se dématérialisa dans l’allée et avança prudemment, prête à courir de nouveau si le besoin s’en faisait ressentir. A la place des murs beiges humides qu’elle avait vu dans la prison, s’étendaient de larges tapisseries, parfois ornées de tableaux de qualité d’après ce que pouvait en juger la jeune femme. On croirait vraiment que j’ai atterri dans un autre monde, songea-t-elle sans se laisser distraire par son environnement. Elle se tenait attentive à chaque bruit qui viendrait rompre le silence de l’allée dans laquelle elle marchait. Soudain, un rayon de lumière devant elle, découpant le couloir, attira son attention. Une fenêtre ! La silnerane se précipita devant, le cœur battant : peut-être était-elle assez proche du sol pour quitter cette horrible bâtisse, quitte à retourner essayer de sauver Alois plus tard, une fois armée. Discrète malgré l’excitation, Cylia glissa son regard vers le verre : l’afflux de lumière l’éblouit quelques instants avant qu’elle ne parvienne enfin à distinguer des formes. Ce qu’elle vit la fit reculer de surprise.
L’extérieur était aérien. Elle ne pouvait même pas apercevoir le sol et le bas du bâtiment. Rien à Silnera n’était si haut ! Je suis donc dans un autre univers ? Elle frémit, comprenant que personne ne viendrait à son aide. En voulant venir au secours d’une quari, elle en était devenue une à son tour, dans un autre monde… Cylia regarda de nouveau à travers la fenêtre. Malgré ses peurs, elle ne pouvait s’empêcher de trouver cette vision magnifique. Elle lui évoquait la description de la demeure du Seigneur dans le Récit Sacré des Règles… La jeune femme écarquilla les yeux. Comment n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? Elina et Alois n’affirmaient-ils pas que le Seigneur, Darion lui-même, était mêlé à la situation de la terrienne ? Se pouvait-il que la silnerane se trouve dans la mythique tour de Darion dont on disait qu’elle s’élevait plus haut que le ciel ? Elina lui avait bien raconté qu’elle s’était trouvée là-bas…
La jeune femme secoua la tête et s’arracha à cette vision, entendant quelques bruits dans le couloir. Il fallait qu’elle se cache ! Elle se précipita dans un recoin de ténèbres, espérant que personne ne la verrait. Prête à forcer sur ses capacités Cylia se prépara au pire. Pour la première fois de sa vie, la silnerane voulut être transparente, aussi invisible qu’elle l’était aux yeux des autres dans la vie de tous les jours. Cependant, dans sa tête, une petite ritournelle tournait dans sa tête, hurlant et criant sans cesse les trois mêmes phrases.
Tu es piégée dans tes propres ennuis
Tu t’es perdue au milieu du dédale des dieux
Et quoi que tu fasses, ça ne changera rien !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire