samedi 1 mars 2014

[lectures] La voie de la colère, Antoine Rouaud

Titre: La voie de la colère (le livre et l'épée tome 1)
Auteur: Antoine Rouaud
Editeur: Bragelonne
Nombre de pages: 469



Quatrième de couverture:
Le général Dun-Cadal fut le plus grand héros de l'Empire, mais il n'est plus aujourd'hui que l'ombre de lui-même, une lamentable épave au fin fond d une taverne.
C'est là qu'une jeune historienne vient le trouver. Elle est à la recherche de l'Épée de l'Empereur, disparue dans le chaos des derniers jours de son règne, et que Dun-Cadal aurait cachée en un lieu secret.
Pour elle, le vieux guerrier va ressasser ses souvenirs de gloire et ses regrets amers, à commencer par sa rencontre avec ce garçon qui lui sauva la vie et fit sa fierté avant qu'ils ne basculent tous deux dans le drame et le tourbillon de l'Histoire.
C'est alors qu'un assassin sans visage se met à frapper au c ur de la République. Les fantômes du passé refont soudain surface, ravivant les anciennes ranc urs et la soif de vengeance d'un homme perdu sur la voie de la colère.

A lire si vous aimez:
- Les héros déchus
- Les univers complexes

A eviter si vous cherchez:
- Un monde manichéen
- Un récit léger cherchant à apporter la bonne humeur

L'avis de la critique:
Comme beaucoup d'abonnés à la page des éditions Bragelonne, j'avais entendu parler de la voie de la colère depuis un certain nombre de mois déjà (bien avant sa sortie d'ailleurs). Et j'avoue que j'étais impatiente de lire ce roman et à la fois réticente face à autant de publicité. Il faut dire que j'ai déjà été très déçue par des livres présentés par cet éditeur comme étant des perles (par ici, je n'ai parlé que du roman de Pierre Pevel dont j'avais été déçue, non pas parce que c'était mauvais mais parce que je trouvais qu'il ne méritait pas tout ce tapage. Mais il y a certains de ces livres que je n'ai même pas réussi à finir... Mais bon, mon avis est subjectif et n'engage que moi ;-) ). 
Cependant, après quelques avis positifs d'autres lecteurs, je me suis décidée à me procurer ce roman et à me faire mon propre avis dessus. 

Le roman alterne avec le récit (au présent) de Dun Cadal, général d'un empire disparu et ivrogne notoire depuis l'avènement de la république et son passé, qu'il raconte à Viola, une jeune historienne. Cependant, le premier point qui m'a surprise, c'est que l'auteur a réussi à rendre les deux parties aussi passionnantes les unes que les autres (contrairement à certains romans comme le Nom du Vent (que j'ai pourtant adoré), où je trouvais que les passages dans le présent n'apportaient pas grand chose...). A vrai dire, les récits du passé de Dun-Cadal viennent appuyer les événements de son présent, ils contribuent à aider le lecteur à mieux comprendre le monde dans lequel il se trouve (ou du moins la perception que notre personnage en a).
Le second point, c'est Grenouille. Grenouille, c'est l'apprenti de Dun-Cadal, à l'époque de l'empire. C'est celui dont la mort a plongé notre narrateur dans l'abîme dans laquelle il se trouve. Le personnage de Grenouille est stupéfiant, surprenant tout du long du roman. Parce qu'il ne faut pas s'y tromper: Grenouille est le héros de la voie de la colère. En effet, Dun-Cadal ne raconte pas sa vie à la manière d'un Kvothe qui part de l'enfance jusqu'à son apogée. Non, notre général déchu commence à peine avant sa rencontre avec ce garçon singulier de la région des Salines, qu'il finira par surnommer Grenouille. Et il s'arrête à sa mort. 

Enfin, j'ai énormément apprécié de voir l'évolution de l'univers, entre l'empire décrit par Dun-Cadal et la république dans laquelle l'histoire au présent se déroule. Parce que si certains protagonistes sont morts pendant la révolution (comme Grenouille) ou d'autres ne sont plus que des "loques" (comme Dun-Cadal), d'autres vivent encore et ont réussi à tirer leur épingle du jeu. On observe cet opportunisme à travers les yeux de notre général déchu qui ne comprend pas grand chose au jeu de la politique et on ne peut éprouver que de la peine envers cet homme que tout le monde prend en pitié parce qu'il n'est plus rien d'autre qu'un alcoolique inoffensif.

En bref, j'ai passé un excellent moment aux côtés de Dun-Cadal, Viola, Grenouille, Laerte et les autres. Si certaines révélations ne m'ont pas surprises (oui, je m'attendais à un certain retournement), l'évolution de bon nombre de personnages m'a scotchée. Les enjeux de l'histoire transparaissent peu à peu au cours du roman, comme un fil conducteur dont on ne perçoit la présence qu'au bout du premier tome et qui présagent du bon pour la suite :)
Bon j'aurais encore plein d'autres choses à ajouter mais je pense que je risque de spoiler donc je préfère m'arrêter ici ^^

Le petit plus:  Le choix du nom de Grenouille qui m'a vraiment bien fait sourire pour le coup

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