lundi 23 décembre 2013

Déja la fin de l'année



ça y est, 2013 s'achève déjà. J'ai l'impression que l'année a filé à toute allure et un petit bilan s'impose avant de parler de l'an prochain.

Du côté des romans, j'ai bouclé trois premiers jets: Derrière la tour, Au nom des possibles et Grèves alors qu'initialement, je n'avais prévu d'en écrire qu'un seul, pendant le NaNoWriMo (Muse est vraiment imprévisible ^^ ). Pire encore, j'ai même achevé la V2 du premier de ces manuscrits.

Du côté de la mare, j'ai viré vert sapin (béta-lectrice pour ceux qui ne fréquentent pas Cocyclics) et je suis même engagée sur une alpha lecture. J'avoue que tout ça est arrivé tellement vite que j'ai vraiment réalisé ce qui m'arrivait lorsque j'ai reçu le manuscrit sur lequel je devais bosser ^^ 

En ce qui concerne la PAL, les objectifs ont plus ou moins été remplis: certes j'ai lu des romans mais je n'ai pas achevé ma liste de livres à lire. Cela dit, je ne regrette pas non plus d'avoir englouti tous ces romans. J'ai savouré ceux que j'ai lu et pris du temps pour d'autres projets. 

2013 aura aussi été l'occasion de rencontrer plein de personnes géniales qui se reconnaitront, autant pendant les Imaginales, que pendant la convention CoCy en octobre, que pendant les Write-in du NaNoWriMo à Nancy ou qu'en conventions (Senyu, Comic-Con et Anim'Est). Sans parler de vous qui m'avez aussi suivi pendant cette année !

Enfin, j'aurais aussi réussi à me jeter dans le monde du cosplay. Bien que j'en sois à mes balbutiements, j'ai quand même pu travailler sur quelques projets qui me tenaient à coeur (Link, Jack Frost, Kohaku).
De gauche à droite: Link version Zora (Jardin des deux rives à Strasbourg, crédits Joël H.), Link version Ocarina Of Time (Senyu 2013, crédits Loïc Maire), Tenth Doctor version placard (Anim'Est 2013, crédits NightlyAngels Photographie) et Jack Frost (Anim'Est 2013, crédits Porckipic Photographie)


2014 s'annonce comme une année de corrections puisque je me prépare à travailler de nouveau sur Roanne pour soumettre de nouveau (en espérant le "oui" tant attendu). J'envisage aussi de commencer les corrections d'un de mes autres projets (derrière la tour ou grèves, je ne sais pas encore). J'espère aussi que l'année à venir sera pleine de rencontres, comme celle qui vient de s'écouler, et que je pourrais au moins aller dans un ou deux salons avant mon départ en stage de fin d'études.
Pour la PAL, je pense la mettre en stand-by pour me replonger dans l'assassin royal de Robin Hobb. Cette série m'a profondément marquée et je ne l'ai pas relue depuis des années. A force d'en entendre reparler, ça m'a donné envie d'y mettre de nouveau le nez. 
Enfin j'ai aussi quelques projets côté cosplay (notamment finir Kohaku et travailler sur le nouveau skin de Link). Je vais aussi essayer de faire quelques shootings en extérieur.

Sur ce, je vous souhaite de joyeuses fêtes de fin d'année, plein de bons moments et de bonnes choses pour vous tous !

A bientôt ! 

PS: Vous aurez aussi surement remarqué que le grenier a fait peau neuve (j'ai enfin enlevé ce fond d'écran avec les gouttes d'eau). N'hésitez pas à faire un tour sur le deviant art de l'illustrateur :-)

vendredi 6 décembre 2013

Concours de décembre

Déja un an que j'ai ouvert ce blog pour parler de tout, de rien et surtout de mes avancées littéraires. Personnellement, je me sens toujours aussi muette devant mon clavier lorsque vient le moment de rédiger un billet par ici. Mais je vais essayer de m'améliorer pour la suite.

Pour fêter tout ça et parce qu'on est en décembre, je vous propose un petit concours où je mettrais en jeu un exemplaire de De l'autre côté du mur d'Agnès Marot, ce roman ayant été l'un de mes coups de cœur de la fin d'année.
Pour participer, rien de plus simple: 
Il suffit de répondre à la petite question ci dessous par MP sur la page facebook du blog. Je tirerais au sort le gagnant parmi les bonnes réponses.

La question donc...
Comment s'appelle l’héroïne de De l'autre côté du mur ? (petit indice par là)

Vous avez jusqu'au 13 décembre à minuit pour me répondre (histoire que j'ai quand même le temps de commander le roman pour que vous puissiez le recevoir pour Noël).

Bonne chance à tous et joyeuse Saint Nicolas !


jeudi 5 décembre 2013

Bilan de novembre

Me revoila donc, un mois plus tard. 
Un mois pendant lequel j'ai jonglé entre les cours, la recherche de stage, la conduite, le NaNoWriMo et une convention. La bonne nouvelle, c'est que j'ai survécu puisque je suis ici pour vous en parler. La mauvaise c'est que je suis incroyablement fatiguée et que j'ai hate que les vacances pointent le bout de leur nez.

Côté écriture:
- Grèves/Winter Time avance bien. J'ai passé les 50 000 mots le 19 novembre grâce au Nano (comme j'avais commencé mon roman le 21 octobre, ça fait que j'ai tenu le pari d'écrire autant de mots en 30 jours ^^). Cela dit, le roman n'était pas fini après cette fameuse barre de 50 kmots mais j'ai avancé largement moins vite, notamment à cause des partiels, de petits accidents de la vie de tous les jours et de la convention Anim'Est (et de la post-convention accessoirement).
Cela dit, j'ai repris l'écriture et j'ai atteint les 60 000 mots hier, tout en entamant la dernière ligne droite pour ce premier jet. J'avance à mon rythme (celui du nano est bien trop élevé pour moi) mais je suis néanmoins consciente qu'il faut que j'écrive tous les jours si je ne veux pas perdre la main.
Mes stats du Nano...


- Le 23 novembre, j'ai reçu également une réponse d'éditeur pour Roanne. Pour ceux qui me suivent aussi sur facebook savent qu'il s'agit d'un "non" mais avec une invitation à retravailler mon texte et à leur soumettre de nouveau plus tard. S'en suivait une liste de remarques du comité de lecture sur mon roman. 
Au lieu d'être abattue, j'avoue que ça m'a redonné de l'espoir sur ce projet auquel je croyais de moins en moins. Je me dis que si j'ai une invitation à resoumettre, c'est qu'il y a quand même quelque chose qui a accroché le comité de lecture (ou en tout cas, il me semble que dans celui dans lequel je suis lectrice, c'est comme ça). Les problèmes pointés me semblent surmontables (même si le travail à abattre est énorme) et j'ai envie de m'y atteler.

Côté mare:
Ma candidature pour devenir béta lectrice sur Cocy a été acceptée. J'ai conscience en plongeant dans ces eaux sombres que ça signifie plein de nouvelles responsabilités mais aussi pleins d'occasions de m'investir plus dans la mare.

Côté autres:
- Je continue les recherches de stage, sans réelle réponse des boites... Je ne stresse pas trop pour l'instant mais si je n'ai rien en janvier, je me rabattrais sur des offres en France.

- Comme dit précédemment, j'ai participé à l'Anim'Est (la convention nancéenne organisée par des étudiants de l'école des mines de Nancy), pendant les deux jours. J'ai vraiment apprécié la bonne humeur dans laquelle tout s'est déroulé, même si je déplore le manque de place (ce qui n'est pas de la faute du staff...) ainsi que une mauvaise localisation de certains stands (mauvaise mise en valeur du coin réservé aux assos et fanzines amateurs pour laisser plus de place aux professionnels...). D'ailleurs, contrairement à ce qui était prévu, j'ai même participé à une prestation cosplay sur scène le dimanche (l'un des membres du groupe n'a pas pu venir et j'ai accepté de les dépanner puisque j'avais le costume adéquat. Si vous avez envie de voir ma piètre presta, le lien est plus bas.). Du coup, je me suis bien amusée, même si j'ai stressé un peu avant le passage sur scène ^^ Et surtout, j'ai eu le plaisir de retrouver des visages connus ainsi que de rencontrer d'autres personnes tout aussi sympathiques.

(merci à Enysfers pour sa vidéo complète)

Pour décembre, je ne me donne pas trop d'objectifs non plus, si ce n'est finir Grèves et m'investir un peu plus dans la mare vu que je n'ai pas trop été présente ces temps ci.

Et si j'étais vous, je resterais dans le coin... après tout, on est en décembre...

mercredi 20 novembre 2013

Pause au milieu du NaNoWriMo

Le nano est supposé être un mois d'écriture. Cela dit, ça n'empêche pas les autres auteurs/ de faire des chaines et de taguer des autres.
Merci donc à Earane pour m'avoir livré le bébé ^^

1. Tentez-vous le NaNoWriMo pour la première fois cette année, ou aviez-vous déjà participé ?


Non, c'est mon 2e nano, l'an dernier ayant été ma première fois.


2. Comment avez vous découvert le NaNoWriMo ?


Par Cocyclics (quand toutes les grenouilles de votre entourage participent, ça donne envie) et par une de mes amies de mon école qui s'est pointée chez moi pendant la première semaine de novembre 2012 en me demandant si je faisais le NaNo (et elle a fini par me convaincre de craquer...)


3. Participez-vous pour gagner ou pour vous amuser ?


Pour avancer (que je fasse mon word count ou non) et aussi pour l'émulation qu'il y a autour, que ce soit dans la mare où toutes les grenouilles participantes s'échangent leurs avancées et se motivent entre elles, que dans les write-in avec d'autres nanoteurs. 
Je dirais que ce qui compte, c'est d'écrire des mots. Tant pis si ça ne fait pas 50kmots.

4. Êtes-vous à jour pour votre quota de mots ?


Oui puisque j'ai dépassé les 50kmots hier ^^ Mais mon roman est loin d'être fini (je pense que j'ai encore 20k à écrire) donc je vais profiter de l'émulation du nano pour continuer. Mais à mon rythme (1000 mots/jour et plus 1667 mots/jour)

5. Parlez un peu de votre roman à vos lecteurs (genre, titre et petit résumé, par exemple).

Finalement cette chaine tombe bien vu que je n'avais pas encore présenté mon nouveau projet ^^
Il s'intitule Grèves/Winter Time et il s'agit d'urban fantasy humoristique

Tout irait bien pour Thibaut si des faes ne faisaient pas constamment irruption dans sa vie. Mais voilà que sa petite amie lui ramène un chat de feu abandonné en croyant qu'il ne s'agissait que d'un banal chaton et que l'esprit de l'hiver vient squatter en personne son canapé.
Parce qu'être le sosie d'un fae hyperactif à tendances dépressives ça n'apporte jamais rien de bon...


6. Est-ce que quelque chose de fou s’est déjà passé pendant ce NaNo ? Des retournements de situations inattendus ?


Hum... mis à part des personnages qui décident de sortir de mes plans machiavéliques d'auteure ? Non pas trop.


7. Est-ce que vos amis de la “vie de tous les jours” participent ?


Non mais ils sont au courant de ce que je fais en novembre, ce qui fait qu'ils me rappellent à l'ordre en cas de tentative de procrastinatrion

8. Quelle est votre meilleure technique pour vous obliger à écrire et arrêter de tout remettre à demain ?


La technique de la carotte: le word count d'écrit = une friandise à manger.
Plus sérieusement, je suis quelqu'un de très organisée par nature. Si je me dis que j'ai telle ou telle chose à faire pour un jour en particulier, je m'en occuperais (même si c'est galère). Le nano fait juste partie de mon emploi du temps. Par contre certains soirs, si je suis claquée, je remets au lendemain (mieux vaut ça que rester devant sa page word sans rien faire)

9. Que préférez-vous grignoter en écrivant ?

Du chocolat !!! Je bois aussi beaucoup de verveine et de thé au jasmin (surtout pendant mes séances au Colombus Café)

10. Qui taggez-vous ?
Je ne sais pas si elle fait le nano mais bon sait-on jamais ^^


mardi 19 novembre 2013

[extrait] Grèves chapitre 10

Un petit extrait pour la route ;)
Thibaut et Jack se sont retrouvés contraints de combattre des envoyés de l'esprit de l'été. Heureusement Ambre, Firinian et Kiera (une mystérieuse fae que Thibaut a rencontré quelques temps heures avant) viennent leur prêter main forte. Après le combat, la zone dans laquelle ils étaient réintègre le monde normal.
(au fait, Marika est le nom de la ville des faes).

Un nouveau tremblement nous fit chanceler. En regardant tout autour de moi, j’eus l’impression que l’entière création allait s’effondrer, que le sol allait se fracturer sous nos pas. J’avais beau savoir qu’il n’en était rien, ces idées continuaient à tourbillonner dans ma tête. Ambre glissa sa main dans la mienne mais je ne sus dire lequel de nous deux rassurait le plus l’autre. Avec son arme dans l’autre menotte, elle semblait si assurée mais en même temps, elle me crispait autant la paume que moi la sienne. Un fracas épouvantable provenait de tout autour de nous, comme si le parc de la Pépinière avait été un morceau de terre arraché au sol qui revenait à sa place initiale. Soudain, me tenir le bras ne fut plus suffisant. Ma copine et future femme se lova dans le creux de mes bras, je la laissais faire. Pourtant, encore une fois, la savoir présente, sentir sa chaleur à mes côtés, me rassurait surement plus qu’elle. Un bruit de verre brisé puis de roche broyée retentit de toute part, le sol continuant à vibrer. Même le ciel avait pris une teinte rose-violacée, contrastant avec le gris, couleur naturelle des cieux en Lorraine.
— Tu ne trouves pas que ça fait surréaliste, me glissa Ambre avec calme.
La remarque me fit sourire encore plus. Vu comme ça, avec un certain détachement, c’était vrai que cela pouvait conférer une certaine féérie au phénomène. Alors que le monde semblait s’effondrer autour de nous, nous en étions à disserter sur la beauté de l’instant, ensemble, réunis malgré nos différents ultérieurs.
— Je suis désolé pour tout à l’heure, en ai-je profité.
— La prochaine fois, essayes de ne pas me protéger, rétorqua malicieusement la vétérinaire. Tu t’en sortiras mieux.
J’étais sceptique sur ce point mais rien ne servait à ressasser le passé. Une dernière secousse mit fin au conflit autant qu’à l’isolement du parc. Déjà, les gens réapparaissaient, reprenant leur chemin comme si rien ne s’était passé. Ils marchaient ou courraient dans les allées sans se soucier de nous. Un gardien nous fit signe de partir, les animaux en libertés étant apparemment interdits en ces lieux. Il me fallut quelques minutes pour comprendre le sens de ses mots puis me souvint que Firinian devait apparaitre comme un banal chaton. Mieux valait parfois que les gens ignorent la vérité. D’un commun accord tacite, nous avons quitté le jardin pour reprendre le chemin de la ville. Le simple fait de passer les grilles du parc me fit réintégrer le tumulte d’un centre-ville un jour de soldes. Le son et le stress revinrent en force alors que l’instant d’avant, ils étaient inexistants, même sans la bulle dimensionnelle des faes. La magie qui opérait était surement l’une des rares qui soit admise ; celle d’une nature omniprésente, d’une source intarissable reprenant ses droits et s’imposant sans craintes. Notre petit groupe a marché pendant quelques minutes, traversant la place Stanislas pour ensuite délaisser ses dorures et se diriger vers la grande rue. Pendant notre trajet, j’ai profité que Jack et moi marchions un peu moins vite pour l’interroger sur Kiera. Les mystères entourant l’elfe me perturbaient profondément et j’avais le sentiment qu’elle serait liée au dénouement de ce problème d’été en grève et de fées en colères.
— Qui est elle réellement, ai-je demandé ?
— Kiera ?
L’esprit de l’hiver a haussé les épaules avec simplicité, marquant une pause dans le discours qu’il n’avait pas encore prononcé.
— C’est la fae de l’équilibre.
— ça n’explique pas qu’elle puisse apparaitre et disparaitre à tout moment.
J’étais sceptique. D’autant plus que le laconisme de mon sosie ne m’apprenait rien de plus que je ne sache déjà.
— Ce qu’elle t’a dit est vrai : Elle peut jouer avec la nature de l’espace.
Ça me semblait en contradiction avec sa fonction. Comment pouvait-on s’efforcer de garantir l’équilibre si l’on jouait en permanence avec lui, quitte à le transgresser en utilisant ses dons ? A mes mots, Jack gloussa d’un rire léger mais peu audible, de telle sorte que ni Ambre ni la concernée ne nous entendirent. Cependant, dès qu’il reprit la parole, son ton redevint sérieux.
— L’instabilité se répercute sur son mental. Plus elle trompe la réalité régulièrement, moins elle devient fiable. Son travail est d’arrêter les faes qui mettent en péril notre communauté mais la vérité est qu’elle est la plus dangereuse d’entre nous pour ça.
La curiosité prit alors le dessus par rapport à mon anxiété concernant l’elfe.
— Qu’est ce qui se passe dans ce cas ?
Jack lança un léger coup d’œil en direction des deux femmes puis reprit, plus bas et beaucoup plus grave.
— N’importe quoi. Toutes les grosses crises mondiales sont plus ou moins reliées à elle. Si l’équilibre est rompu, sa détresse se communique à n’importe quel être vivant, sous n’importe quelle forme. Agressivité, peur de l’autre, crash économiques, mécontentement global… Tout y passe.
Encore une fois, les maux du monde semblaient de nouveau être forcément liés aux dérivées d’un fae. J’avais beau savoir qu’ils s’attachaient tous à éviter de tels désastres, je ne pouvais m’empêcher de penser que leur contrôle avait des effets néfastes pour les mortels. Soudainement, j’avais moins envie de titiller l’elfe qui s’était invitée à ma table et encore moins de lui réclamer les cinq euros que j’avais avancés pour payer son cocktail.
— Vous avez une drôle de façon de confier vos hautes responsabilités à Marika…
Jack haussa les épaules. Il n’était pas vraiment responsable de tout cela, sa flemme mis à part. Cependant, il embraya très vite sur un autre sujet.
— Je suppose que c’est elle qui t’a dit que je devais affronter Lola ?
— Oui.
J’ai profité de l’occasion pour lui raconter tout ce que je savais sur ce problème de grèves de l’été : la poudre onirique, l’esprit des rêves, la consommation de sa cochonnerie par les fées et la saison fautive… En l’espace de quelques minutes, je lui résumais ma conversation avec Kiera, à la fin desquelles mon sosie s’arrêta, laissant les filles prendre encore plus de distance.
— Elle n’a pas tort…
Mécaniquement, j’ai acquiescé de nouveau. Pourtant, je me doutais que Jack n’allait pas se résigner sans rien faire. Ça ne lui allait pas. Il faisait partie de ces personnes qui luttaient jusqu’au bout pour se complaire dans leur état. Il fallait qu’il combatte pour son idéal de procrastination !
— Mais ?
Un long silence s’abattit entre nous.

— J’ai peur d’y aller.


Pour ceux qui m'ont taggués récemment pour une chaine, je m'occuperais de répondre à ça un peu plus tard mais je répondrais ^^

dimanche 3 novembre 2013

[extrait Grèves/Winter time] Chapitre 4

Un petit extrait de Grèves. Le midi, Thibaut a découvert chez lui que son sosie, Jack/l'esprit de l'hiver, avait fait sauter sa serrure et s'était endormi sur son canapé. Thibaut revient le soir, après son travail, en espérant que son squatteur se sera réveillé...

Avant de presser la poignée de ma porte, j’ai soupiré, prié pour que les deux faes aient mis les voiles. Mais rien ne servait d’attendre plus longtemps. J’ouvris la porte, l’esprit embrumé par une pointe de défaite. Alors que je défaisais mes chaussures, un bruit de boutons pressés et d’une petite musique me parvint. Puis quelques jurons. J’ai avancé, pieds nus, jusqu’au salon pour découvrir Jack jouant à la console, avachi sur le canapé. Cette vision d’un homme focalisé sur son jeu me frappa. Etait-ce donc à cela que je ressemblais lorsque je m’abandonnais aux joies du gaming ? Tout concordait, jusqu’aux sablés mêmes, que le fae dégustait avec allégresse. Cette image avait quelque chose de schizophrénique, d’autant plus que mon reflet ne m’avait toujours pas remarqué.
Ce premier stade dépassé, une vague d’indignation s’empara de moi. De quel droit l’hiver venait-il utiliser ma console et manger mes gâteaux ? Non ! Ça ne se passerait pas ainsi ! Imitant Ambre lorsqu’elle me trouvait dans une pareille situation, je me suis placé devant l’écran.
— He ! Je ne vois plus rien !
Et en plus j’avais l’impression de m’entendre… Désespérant. Avec le temps, j’avais espéré qu’une différence s’installerait entre nous deux mais pour l’instant, toujours rien.
— ça va ? Tu n’as pas l’impression de squatter ?
Je n’avais pas envie d’être gentil avec Jack. A vrai dire, je commençais même à regretter de ne pas l’avoir vendu à Tirki. L’esprit a levé ses yeux bleu clair sur moi, l’air innocent.
— J’adore ton appart ! Lança-t-il.
Toute la bonne humeur qu’il projetait ricocha sur moi, sans prendre racine. Parce qu’en plus il pensait vraiment que ça allait prendre ? Son charme opérait avec la plupart des gens mais pas avec moi.
J’ai pris une grande inspiration. M’énerver ne servirait à rien. Surtout pas avec le dilettante qui me faisait face. Ok. Rester calme. Ne pas le frapper avec le premier bibelot qui me tomberait sous la main. Calme. Zen. Ne pas imaginer cet idiot dégager. Ne pas essayer de le passer par la fenêtre.
— Reprenons, ai-je commencé. Salut Jack ! Ça fait longtemps !
Un instant de silence s’est installé, de telle sorte que j’ai considéré que je pouvais continuer impunément : que faisait-il par ici ?
— T’es pas supposé travailler dans l’hémisphère Sud pendant l’été ?
Jack secoua la tête. Son labeur dans une partie du monde se répercutait dans l’autre partie, de telle sorte qu’il n’avait à gérer les saisons que pendant une période de l’année.
— Je peux donc m’amuser pendant le reste du temps ! conclut-il.
Son ton enfantin me rappela que malgré son physique, le fae n’était rien de plus qu’un gosse dans l’âme. Etait-il seulement sérieux au moins une fois dans l’année ? J’avoue que je n’arrivais même pas à me l’imaginer, posé et réfléchi.
— Et qu’est ce que tu fais ici ? Ai-je insisté.
L’esprit de l’hiver a posé ses grands yeux bleu pâle sur moi, gorgés d’interrogation.
— Bah tu le vois bien non ? Je joue à ta console. D’ailleurs t’as vraiment des bons jeux.
Venant de n’importe qui d’autre, j’aurais pris ça pour une insulte à mon intelligence. Mais de la part de Jack… Je n’étais même pas sûr qu’il m’ait répondu ainsi pour me vexer ou dans le but de se moquer de moi.
— Tu vas me dire que tu es venu jusqu’ici pour profiter de ma Xbox ?
En le voyant hocher la tête, j’ai cru que j’allais le frapper. Sa bouille de gosse innocent me bluffait. Mais qu’importe. S’il ne se trouvait ici que pour cela, ça me faciliterait la tâche. Soudain, le fae se mit à pouffer de rire. J’en étais sûr ! Il se fichait de moi depuis le début. Et comme un idiot, j’avais marché.
— Tu devrais voir la tête que tu fais, rigola-t-il en mimant mon expression : un mélange d’air perplexe et de colère.
Au moins, je visualisais parfaitement la scène, même si elle ne me plaçait pas sous mon meilleur jour. En prenant conscience d’avoir l’air idiot, je me suis empressé de reprendre un air plus neutre, sans cesser de fixer mon sosie. Après quelques minutes de silence, il finit par craquer, posa sa manette et se leva pour se mettre à mon niveau.
— Désolé d’avoir abusé.
Ses traits avaient pris un air qu’il ne devait pas souvent utiliser. Le gamin fit place à un adulte. Enfin si ces termes pouvaient s’appliquer à un fae tel que lui. Pourtant, face à moi, je sentais bien qu’il faisait des efforts pour garder la face. Tout dans sa gestuelle, qu’il s’agisse de son trémoussement ou des ongles qu’il se rongeait, rappelait l’enfant impatient et hyperactif qu’il était. Vu comme ça, même ses excuses semblaient fausses, comme forcées. J’ai haussé les épaules. Qu’il se reconnaisse des torts me changeait de l’habitude. Je n’allais pas l’enfoncer encore plus.
— J’ai des ennuis…
Ça je m’en doutais. D’aussi loin que je me souvienne, Jack avait toujours été synonyme de problèmes à venir. Qu’il tente d’embêter mes autres ou qu’il joue la carte du sérieux, les ennuis le suivaient allègrement.
J’ai soudain pris conscience d’être toujours plantée devant la télévision. Je ne pouvais pas rester ainsi, sans bouger. Sans parler du fait que mes jambes me réclamaient un peu de repos. Tirant une chaise, j’ai invité Jack à s’asseoir en même temps que moi, tout en lui proposant quelques cacahouètes qu’il accepta sans se faire prier. J’avais l’impression que le récit de ses mésaventures allait prendre du temps.
— Qu’est ce que t’as fait ? Ai-je finalement demandé.
Toute trace de mécontentement avait déserté ma voix, laissant place à l’indulgence. Après tout, je n’étais pas pressé. Il fallait juste que le fae ait quitté les lieux avant le retour d’Ambre, c’est-à-dire dans quelques heures.
— Pour une fois, c’est pas moi le problème.
J’avais du mal à le croire mais pourquoi pas ? Après avoir vu des « bonnes fées » renier leurs idéaux, tout pouvait être possible.
— L’été s’est mis en grève.
Mes sourcils se sont froncés devant cette affirmation loufoque. Depuis quand une saison pouvait-elle faire grève ? Si j’en croyais ce que Firinian m’avait dit quelques heures plus tôt, ça aurait provoqué des désordres météorologique trop compliqués pour les faes aient envie de les gérer. Et puis d’aussi loin que je me souvienne, il ne faisait pas si moche. D’accord, quelques brises venaient rafraichir l’air, mais pas de quoi en faire un drame. On avait déjà vu pire. Cependant, Jack secoua la tête, toute trace de plaisanterie ayant déserté son visage. J’ai frissonné. Finalement, ce n’était pas tant la perspective qu’une saison manque à ses devoirs qui m’inquiétait mais plutôt le fait de voir le fae le plus flemmard du lot devenir soudainement sérieux.
— Son absence va avoir des répercussions sur tous les cycles saisonniers à suivre, poursuivit-il d’une voix grave qui ne contenait pas la moindre trace de plaisanterie.
Définitivement, ça ne lui allait pas. Tant de sérieux ne collait pas au personnage.
— Depuis quand te soucies tu de l’équilibre du monde ? Ai-je lâché d’un ton presque moqueur.
— Depuis que je suis obligé d’assurer la permanence…
Bien sûr. J’aurais dû m’en douter. Cet élan d’altruisme ne lui ressemblait pas. Dans un sens, ça me rassurait. Jack n’avait pas complètement changé de comportement. Il restait ce même glandeur égoïste qui ne pensait qu’à la farniente et à l’amusement. Ceci étant dit, je ne comprenais pas pourquoi il avait à assurer la permanence.
— Le Printemps et l’Automne ne peuvent pas allonger un peu leurs périodes de travail au lieu de faire deux hivers ?
— Ces deux amoureux sont partis en lune de miel.
Je pouvais presque sentir une pointe de dégoût dans sa voix. Le fae souffrait-il de jalousie ?
— Comment ça ?
Il leva les yeux au plafond, détaillant pendant quelques minutes les lézardes qui y couraient. Toutes mes tentatives pour les réparer s’étaient soldées par des blessures ou des échecs cuisants, de telle sorte que j’ai fini par arrêter. Un jour, une partie du plâtre s’effondrerait mais j’espérais être parti avant. Oi ! Moi aussi j’étais égoïste. Au même titre que mon sosie. J’ai cligné des yeux, modifiant partiellement mon avis sur lui. Je savais que j’avais tendance à juger les gens très facilement. Déformation professionnelle. Cela dit, ça ne changeait pas le fait que je voulais le voir partir. Mais cette histoire de saisons stimulait la curiosité dormante en moi.
— Aislinn et Damien ont décidé il y a bien longtemps de quitter l’office de la maison des saisons hors de leurs périodes de travail. Ils sont partis dès le solstice et ne reviendront qu’à l’équinoxe…
Le schéma commençait à se dessiner dans ma tête ; les éléments du puzzle s’assemblaient pour donner un premier motif, surement incomplet mais assez clair pour en percevoir les formes générales. Deux saisons en vacances, la responsable en grève… Et Jack au milieu. Pas besoin de s’appeler Sherlock pour comprendre les problèmes de l’esprit de l’hiver.
— Donc tu te caches en attendant qu’on t’oublie ?
Il hocha la tête, son sourire enfantin de retour sur son visage. Je retrouvais l’homme à cause de qui j’avais été enlevé quelques années plus tôt.
— Je ne vais quand même pas faire des heures sup non plus !
— Et sur toutes les maisons du monde, c’est chez moi que tu viens te planquer…
J’ai plissé les yeux en parlant. Si seulement il pouvait comprendre que sa décision était stupide et partir avant qu’Ambre ne débarque.
— Disons que…
En le voyant hésiter, j’ai compris qu’il cherchait une excuse plausible. Une de celles qui ne me feraient pas bondir. A vrai dire, je le sous estimais. Jack me connaissait autant que je le connaissais.
— Euh… Je me suis dit que ça faisait longtemps que je n’étais pas passé te voir…
Irrécupérable. Je ne trouvais pas d’autre mot pour le qualifier. Et pourtant, une partie de moi avait envie de rire avec lui de sa bêtise, de rester léger sur un thème que je prenais peut être trop au sérieux.
— Tu ne t’es pas dit que tes potes de l’office de la maison des saisons auraient la même idée ?

— Hem… Non. Pourquoi ? Ils sont venus pendant que j’hibernais ?

jeudi 31 octobre 2013

bilan de septembre/octobre

Me revoila pour le bilan mensuel, à la veille du terrible NaNoWriMo.

Comme d'habitude, le point sur la période d'avant
Côté écriture et corrections:
- J'ai fini la V2 de derrière la tour, que je laisse maturer pour une V3 future. Peut être que je demanderais une béta sur le roman en entier avant la V3... je ne sais pas encore.
- Ma muse refait des siennes et j'ai achevé le syno d'un projet intitulé grèves/winter time. J'en ferais une petite présentation sous peu ^^ J'ai d'ailleurs commencé la rédaction du premier jet et à l'heure où j'écris ce billet, j'en suis à environ 15 000 mots d'écrits.

Côté mare:
- J'ai participé à la convention Cocy ! ça a été un merveilleux moment, plein de discussions et de bonne humeur avec les autres habitants de la mare. C'est rassurant de voir que je ne suis pas la seule à bloquer à certains endroits et surtout, ça fait du bien de pouvoir parler écriture et SFFF avec d'autres gens. Franchement, même si ce week end aura été très fatigant pour moi, je ne le regrette pas un seul instant. La bonne humeur et la magie de l'instant m'ont suivie jusqu'à Nancy et m'ont bien aidée à me détendre avant ma soutenance. Merci encore à toutes les grenouilles présentes (qui sont trop nombreuses pour que je les cite mais elles se reconnaitront) !
- J'ai finalement posé ma candidature pour devenir béta lectrice sur Cocyclics. La réponse au 10 novembre ! (j'ai d'ailleurs subtilement remarqué que toutes mes soumissions et réponses d'éditeurs pour des romans avaient aussi lieu des 10 de certains mois... c'est troublant..)

Côté PAL:
- La bête a tenté de prendre du poids pendant la convention Cocy mais finalement, les romans avec lesquels je suis revenue figuraient déja dans ma liste. J'ai eu l'occasion de lire Haut Royaume, De l'Autre Côté du Mur (j'adore ce roman !!!) et Oraisons, tous trois des romans de SFFF francophone (qu'on ne vienne pas me dire ensuite qu'il n'y a pas d'auteurs de SFFF en France...).
- Du côté du comité de lecture, j'ai lu pas mal de nouvelles pour un AT. Du coup, j'ai un peu délaissé les romans mais c'était pour la bonne cause.

Côté autres:
- J'ai passé fait ma soutenance de stage, qui s'est merveilleusement bien passée (j'ai d'ailleurs eu les félicitations du jury). Encore une fois, je pense que ça tient aussi à l'état détendu dans lequel je suis arrivée. Par contre pas la moindre nouvelle de mon Littlefinger de maître de stage...
- Mon cosplay de Jack Frost est fini ! Les photos (meilleures que celles qui sont actuellement sur fb) sont à venir. J'ai aussi (enfin) récupéré un grand manteau marron pour l'autre costume que je prépare pour l'Anim'Est.



Et pour le mois de novembre:
Survivre. ça va être le maitre mot. J'ai trop de choses à faire pendant ce mois, entre les rapports pour l'école, la recherche de stage industriel (dans un pays scandinave ou au Canada de préférence), les recherches de financement pour le voyage de fin d'études en Afrique du Sud, l'Anim'Est (qui sera probablement ma dernière convention en France...) et le NaNoWriMo.
Du coup, je ne me donne pas plus d'objectifs mis à part ceux qui ont des échéances importantes, c'est à dire toutes celles liées à l'école. Je sais que si je me donne à fond, je peux surement tout faire mais le but n'est pas non plus que je rende l'âme juste derrière. De ce fait, si c'est trop dur, j'abandonnerais le Nano, quitte à écrire à une vitesse un peu réduite (rester entre 500 et 1000 mots par jour au lieu des 1667 mots quotidiens), voire même laisser le premier jet de côté. Je vais devoir faire des choix et si je dois sacrifier quelque chose, ça sera le Nano.

Sur ce, je vous souhaite un bon mois de novembre (the dawn of the first day is near...) et bon courage à tous les nanoteurs qui passeront par là !

jeudi 10 octobre 2013

[lectures] Haut royaume, Pierre Pevel

Titre: Le chevalier (Haut royaume tome 1)
Auteur: Pierre Pevel
Éditeur: Bragelonne
Nombre de pages: 528

Haut-Royaume : Le Chevalier

Quatrième de couverture:
Il avait nom Lorn Askariàn. Certains disent que le malheur arriva par lui et d'autres qu'il fut celui par qui tout fut sauvé. Dans ses veines coulait le sang noir des héros condamnés.

Le Haut-Royaume connaît sa période la plus sombre. Le roi est affaibli et la rébellion gronde aux frontières du territoire. En dernier recours, le souverain libère Lorn de ses geôles et le nomme Chevalier du Trône d’Onyx, chargé de protéger l’autorité royale. Héros valeureux et juste, Lorn est une figure d’espoir pour le peuple, mais il poursuit également un but secret : retrouver ceux qui l’ont maintenu en captivité, les uns après les autres… et leur faire sentir le goût de la vengeance.

A lire si on cherche:
- un héros tourmenté
- une intrigue aux tons compliqués

A éviter si on cherche:
- un roman léger
- de la fantasy avec des elfes et des nains (ou du moins pour l'instant)

L'avis de la critique:
Un roman de dark fantasy comme on en fait de nombreux actuellement. Ce qui le fait ressortir du lot ? La plume de Pierre Pevel, une plume qui maîtrise les mots avec précision pour rendre le récit entraînant. Les personnages qu'il nous présente sont humains: ils ont des rêves, des désirs, des passions, des addictions et des côtés sombres: Lorn revient de la pire prison qui soit pour faire respecter la loi du Haut Roi. Pourtant, ça ne l'empêche pas d'avoir des sentiments, bien au contraire.
Mais son retour n'est qu'une seconde dans l'échiquier politique du Haut Royaume. Les manœuvres continuent à toute vitesse et Lorn doit s'adapter. Cependant, la place que le Haut Roi lui accorde lui permet de retrouver un nom dans ce Haut Royaume qui l'a dénigré, et, quitte à faire, se venger, même si ça sous entend abuser des pouvoirs que le Haut Roi lui a accordé.

Pourtant, malgré la qualité et le rythme du roman, j'ai été déçue par ce premier tome. Certaines décisions ou certaines révélations me semblent tirées du chapeau. De plus, en tant qu'abonnée aux nouveautés de Bragelonne, je n'ai pas pu ignorer le tapage médiatique qui a été fait sur ce roman. Peut être est ce la raison de ma déception: on m'a tant vendu le chevalier comme le nouveau trône de fer que j'ai placé la barre très haut avant même d'ouvrir le roman (en tant que grande fan de ASOIF)

Les petits plus: Yssaris, le chat ainsi que ce qui se passe au dernier chapitre (qui me laisse espérer du bon pour la suite)

[lectures] De l'autre côté du mur, Agnès Marot

Titre: De l'autre côté du mur
Auteur: Agnès Marot (Aelys pour les grenouilles de Cocyclics)
Editeur: les Editions du Chat Noir
Nombre de pages: 316
De l'autre cote du mur

Quatrième de couverture:
Pour Sibel qui se consacre entièrement à la danse, le quotidien est un perpétuel ballet. Pourtant, tout bascule le jour où son lien à l’Art est coupé : on l’isole de ses sœurs, on lui refuse l’existence qu’elle aime tant dans cette communauté composée exclusivement de femmes. En tâtonnant pour retrouver tout ce qu'elle a perdu, elle entend des rumeurs, découvre des secrets propres à bouleverser sa conception du monde.
Mais alors, si la vie n’est qu’un immense théâtre, pour qui Sibel danse-t-elle ? Et surtout, que se trame-t-il en coulisse ?
Peut-être cet étranger au sourire narquois qui se définit comme un « homme » et ne lui parle que de Science pourra-t-il lui apporter des réponses. L’aidera-t-il à franchir l’enceinte qui délimite l’univers qu’elle a toujours connu ?
Découvrez le mystère qui se cache là-bas, de l’autre côté du mur…


A lire absolument si on aime:
- la danse
- les récits qui donnent à réfléchir et qui vous laissent quelque chose après les avoir terminés
- les personnages forts et poignants

A éviter si on cherche:
- des elfes et autres créatures de l'imaginaire
- de la SFFF classique

L'avis du critique:
wow ! c'est la première chose qui m'est venue à l'esprit lorsque j'ai refermé de l'autre côté du mur après l'avoir dévoré. Le récit de Sibel est poignant et poétique. L'évolution de la jeune danseuse est impressionnante: on la suit, elle qui n'aspirait qu'à retrouver son Art et à vivre avec ses sœurs, à travers une aventure qu'elle n'a pas souhaité. Mais pourtant, Sibel dépasse ses appréhensions et son innocence brisée pour aller de l'avant, quitte à s'allier avec celui qu'elle considère comme responsable de ses mésaventures. Pourtant, tout en douceur, sa rancœur envers Aslan se transforme en confiance. Leur relation n'est pas une de ces relations ajoutées par l'auteur "juste pour mettre une histoire entre un garçon et une fille". Non, elle est un pivot essentiel de l'histoire, qui leur permet à tous deux d'avancer.

Les détails de l'univers sont distillés page après page, ce qui fait que le lecteur les intègre presque inconsciemment. De plus, l'auteure maîtrise son sujet à la perfection. Au fil de ma lecture, j'ai eu l'impression d'évoluer avec Sibel et de la voir danser.

Je n'en dis pas beaucoup volontairement pour ne pas gâcher le récit à ceux qui seraient tentés de lire le livre.

le petit plus:  la couverture magnifique réalisée par Catherine Nodet

dimanche 22 septembre 2013

[lectures] Le cycle des Princes d'Ambre, R. Zelazny

Titre: Les neufs Princes d'Ambre (Tome 1 du cycle des Princes d'Ambres)
Auteur: Roger Zelazny
Editeur: En ce qui me concerne, j'ai l'édition folio SF mais je suppose qu'il y a eu une édition grand format
Nombre de pages: 251 (si on en croit la fnac... parce que j'ai prêté mon exemplaire...)




Quatrième de couverture:

Un amnésique s'échappe d'un hôpital psychiatrique après avoir découvert le nom de la personne qui l'a fait interner : Flora, sa propre sœur. Celle-ci lui révèle qu'il se nomme Corwin, et qu'il est l'un des neuf frères qui se disputent le pouvoir au royaume d'Ambre, le seul monde réel dont tous les autres sont des reflets, des ombres ; que les princes d'Ambre ont la faculté de parcourir ces univers parallèles par la puissance de leur seule volonté.
Recouvrant peu à peu la mémoire, Corwin entame un périlleux voyage en direction d'Ambre, glissant d'ombre en ombre dans le but de disputer au prestigieux Eric, le plus brillant des princes, le trône du royaume.


A lire absolument si on aime:
- Un univers complet et complexe
- Le mélange des styles

A éviter si on cherche:
- Des personnages manichéens
- Une histoire simple

L'avis du critique:
Les neuf Princes d'Ambre se dévore d'un seul coup, sans même qu'on s'en rende compte. Au fil d'une narration à la première personne, on suit Corwin qui se réveille, amnésique, dans un hopital psy aux Etats Unis. Cette amnésie est un point clef dans le sens où il découvre Ambre, sa famille (qu'il bluffe assez facilement d'ailleurs) et ses pouvoirs en même temps que le lecteur.
Finalement, Corwin découvre qu'il fait partie d'une fratrie qui se dispute le trone d'Ambre (ils ne sont plus que 9 frères et quelques soeurs...) et de façon évidente, il va essayer de prendre le pouvoir. De plus, cette volonté de conquête du pouvoir va être le déclancheur d'autres intrigues dans la série.
Ce que j'ai particulièrement apprécié, c'est le fait que Corwin n'est (à première vue) pas plus légitime que d'autres de ses frères (dont Eric, celui qui tient Ambre au début du roman). Il est loin d'être tout blanc et n'hésite pas à manipuler les autres pour arriver à ses fins. C'est d'ailleurs ce qui rend le personnage intéressant.

Autre point majeur du roman: Ambre et les Ombres. Ambre est le seul monde "réel" dans cet univers et elle projette des ombres autour d'elle, c'est à dire des mondes plus ou moins semblables à Ambre (ça va de Rebma/Erbma (en fonction de l'édition) qui est le reflet d'Ambre à d'autres univers tels que l'Ombre Terre... qui n'est autre que notre univers tel que nous le connaissons). Les Princes d'Ambre peuvent se déplacer d'Ombre en Ombre, en imaginant l'univers qu'ils recherchent (il y a d'ailleurs tout un passage dans le tome 1 où Corwin et son frère Random se rendent à Ambre et où Corwin détaille les changements autour de lui sans vraiment comprendre ce qui se passe). La richesse de l'univers construit par Zelazny vaut le détour à elle seule.

Si le tome 1 peut se lire presque seul (c'est à dire qu'à sa fin, on pourrait s'arrêter), le tome 2 s'arrête de façon très abrupte et demande forcément une suite (que je n'ai pas encore lue). Ce second volume m'a d'ailleurs un peu moins enchantée que le 1er, même s'il reste relativement bon.

Le petit plus: Le voyage à travers Ombre dans le tome 1 (avec la diversité des univers traversés par Corwin et Random)

De retour après... beaucoup de temps

Force m'est de constater que ça a bien pris la poussière par ici !
Bon c'est vrai qu'avec mon stage puis la rentrée, ça n'a pas été très évident de mettre à jour le blog (sans compter la part de flemme que j'avais). Mais c'est pas grave, je viens me remettre à jour, pour repartir sur de bons pieds.

Tout d'abord, le bilan des mois précédents:
Côté écriture:
- ANDP est fini depuis fin juin (je l'ai terminé la veille du Camp Nano ^^). Depuis, il repose tranquillement au fond d'un dossier word, histoire que je prenne du recul dessus
- J'ai commencé à réfléchir au tome 2 d'ANDP. Quelques grands axes sont notés sur mon carnet à syno mais rien de très développé
- En ce qui concerne la suite de derrière la tour, vous serez surement ravis de savoir que j'ai craqué et écrit une scène charnière du roman.

Côté corrections:
Je me suis complètement foirée ici. Je devais corriger Nermie mais il se trouve que je n'ai pas réussi. Pour ceux qui ne savent pas de quoi il retourne, je m'explique: Nermie (ou détours de folie de son vrai nom) est un roman relativement sombre. Le corriger nécéssitait donc que je me remette dans cet univers et honnêtement, j'en ai pas eu la force, compte tenu de ma situation de cet été (en gros, j'étais seule dans une ville que je ne connaissais pas, avec un rythme métro boulot dodo... ça a accentué ma tendance à la déprime). Résultat, je me suis rendue compte que ce n'était pas le bon moment pour corriger Nermie.
Suite à ça j'ai fait une grande pause, autant au niveau de l'écriture que des corrections. Mais maintenant je m'y suis remise et je corrige Derrière la tour. A l'heure où je rédige cet article, j'en suis à environ 45 % de corrigé.

Côté mare:
- la fameuse béta de Fanette est enfin finie :-)
- J'ai du faire une ou deux bétas dans la mare cet été, histoire de ne pas perdre la main mais aussi de rendre les bétas que j'avais reçues pour Derrière la tour.
- Je me suis inscrite à la convention de cocyclics (j'y serais les 4 et 5 octobre et j'ai hate !!)

Côté PAL:
- Là par contre, je ne me suis pas plantée. J'ai lu au moins 5 bouquins (dont certains qui n'étaient même pas dans ma PAL)
- Pour les manuscrits, c'est idem, j'en ai lu quelques uns (quand je me faisais ch*** en stage...)


Côté autres:
- J'ai reçu une réponse d'une maison d'éditions pour Roanne. Celle-ci me demande le manuscrit en entier (ils demandent d'abord 3 chapitres et si ça peut les interesser, ils réclament ensuite le manuscrit entier), donc c'est un premier pas (et un peu bon signe quand même ^^ même si ce n'est pas non plus un "oui")
- Le stage... Il aura été long et éprouvant. Après, j'ai quand même réussi à finir toutes les tâches demandées (avec 2 semaines d'avance) et j'ai été libèrée une semaine avant la date officielle de fin de stage. J'ai rendu mon rapport et j'ai mon ppt de soutenance à préparer cette semaine (je soutiens le 7 octobre, soit le lendemain de la convention cocy)
- J'ai commencé un cosplay de Jack Frost, que je devrais porter pour le dimanche de l'Anim'est 2013. Dans la même lignée, j'ai eu l'occasion de participer à un petit shooting à Strasbourg avec mon costume de Link

Pfiou ! ça en fait des choses mine de rien ^^
Maintenant, les objectifs pour le mois d'octobre (et fin septembre):
- Avancer un max les corrections de derrière la tour (voire les finir)
- Faire un syno pour l'un des deux tomes 2 que j'ai à écrire (pour préparer le NanoWrimo 2013)
- Avancer un max ma PAL du comité de lecture (c'est prioritaire par rapport à ma PAL normale)
- Faire les fiches de lecture des romans que j'ai lu cet été
- Préparer ma soutenance de stage industriel
- Commencer à chercher un stage de 6 mois (pour mon projet de fin d'étude)
- Finir le cosplay de Jack Frost et en avancer un autre pour l'Anim'est 2013

samedi 13 juillet 2013

Petite chaine de blogueurs

Y a quelques temps j'avais taggué Fanette pour une petite chaine de blogueurs et maintenant elle me rend la pareille ;-) Je vais donc me prêter au jeu. Le principe est simple : Je dois vous donner 11 infos sur moi puis répondre aux 11 questions de Fanette puis poser à mon tour 11 questions et taguer 11 blogueurs.

J'ai aussi été tagguée par Blacky donc je vais répondre aussi à ses questions ^^

C'est parti pour les 11 trucs sur moi:
1) Je suis vraiment géologue minière de formation, même si je passe beaucoup de temps à faire autre chose que casser des cailloux.

2) Je suis complètement fan des chats au point que j'ai pris une minette que j'ai appelé Nymeria (en référence au Trône de Fer de G. R. R. Martin)

3) Un été, j'ai mangé tous les gros plats de fromages montagnards dans la même semaine (et la semaine suivante, j'ai récidivé avec juste la raclette).

4) J'adore les petits oignons au vinaigre et le chocolat (en particulier celui aux cornflakes de chez ritter sport).

5) J'ai besoin d'en moyenne 10h de sommeil par jour. Ce qui fait que je suis perpetuellement fatiguée.

6) Je me suis endormie à l'épreuve de langues au concours des écoles normales... et j'y ai eu la meilleure note de mes deux années de prépa dans cette matière

7) Au retour de mon voyage de Finlande, j'ai essayé de louper l'avion pour ne pas avoir à rentrer en France.

8) Quand j'aurais les moyens, j'irais (dans l'ordre de préférence): en Islande, au Canada, au lac d'Assal et dans l'Himalaya

9) Et je ferais tout pour aller vivre en Finlande

10) Y a des films que j'ai tellement aimé que je les ai regardé plus de cinq fois dans la même semaine.

11) Je fais partie d'un comité de lecture d'une maison d'édition de SFFF et quand je regarde les manuscrits qui passent, je comprends pourquoi les éditeurs mettent du temps à répondre. Honnêtement, ça découragerait presque d'envoyer son manuscrit...

Maintenant, voyons les questions de Fanette !
1/ Tu es plutôt resto japonnais ou chinois?
Plutôt resto japonais (autant les traditionnels sushi et makis et les ramen). Mais je ne refuse pas non plus un bon chinois non plus ^^

2/ Si tu devais choisir un homme/ une femme seulement sur ses critères physiques, quels seraient-ils?
Strictement aucune idée

3/ Quelles est la série que tu regardes en ce moment (attentionn une série que tu aimes vraiment)?J'en regarde deux actuellement: Game of Thrones (bon j'ai lu les romans avant donc je sais déja ce qui se passe dans les épisodes mais c'est pas grave ^^ ) et Doctor Who (même si je pense que je vais surement arrêter vu comment la série se dégrade épisodes après épisodes...)

4/ Pour toi quel est le film de l'année?
Outch... ça va être dur de répondre vu que je n'ai pas mis les pieds au ciné depuis l'an dernier...

5/ Quelle est ta fleur préférée?
La véronique. Et je ne saurais pas dire pourquoi...

6/ Au choix, tu préférerais ressembler à Gollum ou à E.T.?La réponse "aucun des deux" marche-t-elle ?
Bon s'il faut vraiment choisir: E.T. 

7/ Quel est ton arme préférée?Le cimeterre sans hésiter.

8/ Qu'est-ce que tu rêverais d'avoir dans ton jardin?Des plants de buissons de myrtille (comme ça je n'aurais plus à en acheter ^^). Et puis pleins d'arbres fruitiers pour que je puisse grimper dedans à la bonne saison et y lire en grignotant les fruits sur l'arbre.

9/ Quel est ton peintre préféré?Arcimboldo 

10/ Quel est le cadeau de Noël qui t'a le plus marqué?Y a pas eu de gros cadeau de Noël qui m'ait vraiment marqué mais pleins de petits qui ont eu une incidence sur ma vie en fait...

11/ D'après toi, il y a quoi après la mort?
Au risque d'être très terre à terre, je pense qu'il n'y a rien. Juste de la décomposition puis de la sédimentation. 

Les questions de Blacky
1) Thé ou café ?Thé ! (franchement le café c'est infect...)

2) Quel genre de l’imaginaire, si tu en écris, t’éclate le plus ?La fantasy (bon en même temps j'écris presque que ça donc c'est cheaté...)

3) Comment te vois-tu dans dix ans ?Bonne question... Dans un coin perdu, entrain d'exploiter je ne sais quel minerais ? Une chose est sure, ça ne sera pas riche et célèbre ^^

4) Comment organises-tu tes séances d’écriture ?J'écris (normalement) tous les soirs, après manger en général. Après je n'ai pas de rituel particulier, si ce n'est que j'enferme Nyméria dans la véranda pour l'empêcher de m'attaquer pendant que j'écris.

5) Si tu pouvais vivre dans un univers de fiction, quel serait-il ?Celui de Derrière la tour. Tout simplement parce que ça signifie que tout existe et qu'il y a quelque part un univers qui correspond à chaque fiction, chaque rêve qu'on fait.

6) Un bon génie te propose trois vœux, que choisis-tu ?Un téléporteur (vous vous rendez compte ? tout le temps gagné ! Rien que le matin, pouvoir se lever 2h plus tard...), une réserve infinie de chocolat et un moyen de corriger mes romans à ma place

7) Tu pars sur une île déserte et tu ne peux emporter qu’un seul livre/CD/DVD, quels seraient tes choix ?Je crois que j'emmènerais le petit prince de St Exupéry. Ce roman est juste magnifique...

8) Papier ou numérique dans tes lectures ?Traditionnellement papier. Mais avec le comité de lecture, je suis obligée de lire les manuscrits sur mon ordi (je n'ai pas de liseuse)

9) Quels sont tes projets littéraires (ceux que tu peux révéler, bien entendu !)Deux tomes 2: celui d'au nom des possibles et celui de derrière la tour.
Et comme vous êtes chanceux, vous avez même le droit au pitch !

70 ans ont passé depuis les aventures d’Elina et de Cylia. La première est devenue une Prince des Portes de 1er ordre, même si certains de ses semblables ne lui font toujours pas confiance. Elle règne sur l’ancien domaine de Tero en essayant de réparer ses erreurs.
En 70 ans, Cylia a fini par mourir, causant une peine immense à Elina. Malgré tout son pouvoir, le seul qu’elle ne détienne pas est celui sur le temps…
Un jour, alors qu’elle s’apprête à rentrer chez elle, Elina ouvre une Porte sur un univers inconnu qui n’est pas le sien. Lorsqu’elle tente de faire marche arrière, elle n’y parvient pas. Comme quoi on peut bien être pété de pouvoirs, ça ne vous empêche pas d’être piégé quelque part.
Derrière cette Porte, la Prince des Portes découvre une amère vérité sur sa nature et sur l’avenir du District. Mais cette fois, elle pourrait bien avoir besoin d’une aide extérieure
(mais que les fans de Cylia se rassurent, elle apparaitra bien dans l'histoire et aura un rôle clef ^^ )

10) Le premier mot qui te vient à l’esprit en parlant d’écriture, c’est…Plaisir

11) Pourquoi tu blogues ?
Pour le partage avec les autres ;)

Et mes questions maintenant
1) Si tu devais partir sur une ile déserte en ne pouvant emmener que 3 objets, lesquels seraient-ils ?
2) Chocolat noir, chocolat blanc ou chocolat au lait ?
3) Si tu devais être un personnage d'un univers imaginaire (roman, film, série, jeu...) qui serais-tu et pourquoi ?
4) Dans quel univers aimerais tu vivre ? (les univers des romans persos comptent)
5) Si tu pouvais avoir n'importe quelle oeuvre d'art (même celles qui sont dans les musées ou qui ont pu être détruites au cours du temps), laquelle choisirais tu pour mettre dans ton salon ?
6) Premier jet ou corrections ?
7) Qui devrait s'asseoir sur le trône de fer ? (les personnages morts comptent aussi)
8) SFFF ou blanche ?
9) Ton film préféré ?
10) As tu déja rencontré ton auteur favori ? Si oui quand ?
11) Pourquoi 11 ?

Et les auteurs à tagguer... Je vais tricher parce que je crois que tout le monde a déja été taggué. Le plus simple c'est de dire que si vous (oui, toi qui me lit à l'instant) n'avez pas encore été taggué, vous l'êtes désormais ^^

lundi 17 juin 2013

Bilan de mai / programme de juin

Avec 17 jours de retard, voici venir le bilan de mai

Côté écriture:
- ANDP avance, lentement mais surement (en fait non c'est faux, j'avance vite mais plus lentement que normalement). J'en suis à 36kmots et j'ai fini la 1ere partie.
- Le syno de la suite d'ANDP est presque bouclé
- Que les fans d'Elina et de Cylia se réjouissent: il y aura une suite à derrière la tour, j'ai même déja le pitch et je réfléchis au syno
- par contre, les corrections... que dalle... Je crève d'envie de me mettre aux corrections de Nermie mais je sais que je ne pourrais pas continuer le 1er jet d'ANDP en même temps...

Côté mare:
- J'ai failli à ma règle de 1 béta/ semaine. J'avoue que là je n'y arrive pas, j'ai besoin d'une pause... Bon Fanette, si tu passes par là, rassures toi, je finirais ta béta dès que possible pour l'AT signe

Côté PAL:
- là on est bien vu que j'en ai fait presque 4

Côté autres:
- Le stage terrain s'est bien passé, je suis encore en vie :)
- je suis dans un comité de lecture d'une maison d'éditions !!

Et pour le mois de juin (bien entamé)
- Continuer ANDP (non je ne craquerais pas), voire même essayer de le finir avant le Camp Nano
- Lire 1 livre de la PAL et 1 manuscrit pour le comité de lecture
- finir la béta de Fanette
- Survivre à mon stage industriel

[lectures] La fille de l'Alchimiste, Kai Meyer

Titre : La fille de l'alchimiste (il parrait qu'il y a une suite mais elle n'est pas traduite en français d'après ce que j'ai compris de l'allemand de l'auteur)
Auteur : Kai Meyer
Editeur : Poche (en tout cas pour mon édition)
Nombre de pages : grosse colle, je n'ai pas le livre sous la main...

Quatrième de couverture :
Fin du XIXe siècle. Aura Institoris a grandi dans le labyrinthe de couloirs obscurs du château de ses ancêtres, bâti sur un récif de la Baltique. Lorsque son père, l'alchimiste Nestor Nepomuk Institoris, est assassiné sur l'ordre de son plus vieux rival, la jeune fille se trouve entraînée malgré elle au cœur d'un conflit dont les racines remontent au Moyen Âge. Aux côtés de son frère adoptif, elle décide d'affronter le meurtrier de son père. S'initiant à son tour aux terribles secrets de l'alchimie, elle va braver les intrigues et les dangers, et partir sur la piste du plus grand mystère de l'humanité : l'immortalité...

A lire absolument si on aime :
- les univers fantastiques
- les énigmes

A éviter si on cherche :- des elfes et des nains
- une fin claire et nette (bah oui, la suite n'est pas traduite donc on reste un peu en suspend à la fin mais ça c'est de la faute aux éditions françaises)

L'avis du critique :
Je triche un peu parce que le livre trainait dans ma bibli depuis des années. Mais je ne l'avais jamais fini je crois parce qu'à l'époque j'avais eu du mal à rentrer dedans (on me l'avait vendu en tant que jeunesse alors que ce n'est pas le cas...). Et puis à l'occasion des Imaginales, je l'ai ressorti vu que l'auteur venait et puis j'en ai profité pour m'y remettre.
Ce qui est surprenant dans ce roman c'est avant tout l'univers germanique de la fin du 19e. On y retrouve une ambiance sombre mais qui colle avec l'Allemagne et l'Autriche de l'époque. Autre point important, dès le début, l'auteur n'hésite pas à tuer des personnages ou a leur faire subir des épreuves moralement insoutenables. Je n'en dit pas plus sur ce point parce que cela spoilerait le roman et c'est dommage en soi. C'est d'ailleurs à ce titre que ce n'est pas un roman jeunesse (c'est comme si on disait que le trone de fer en était un... Evidemment, le roman dont je parle là n'est pas aussi sombre que celui de Martin mais il aborde certains thèmes dérangants que le TdF aborde également...).
Les personnages évoluent au fil du roman, grandissent et murissent. Si Aura est une peste égoïste au début, elle deviendra bien plus que cela au fil des pages. Les faux-semblants attirent les lecteurs dans des pièges jusqu'au moment où il y a des retournements de situation stupéfiants.

Petit bémol néanmoins:
- L'absence de fin claire évidemment puisqu'on sent clairement qu'il y a une suite. 
- La fin vite ammenée
- Certains points légèrement incohérents (en particulier sur Gillian) qui ont réveillé la béta qui sommeille en moi.

Malgré cela, ça reste une très bonne lecture, passionnante pour l'intrigue qu'elle propose, même s'il ne s'agit pas du roman du siècle.

Le petit plus du livre : l'univers du 19e, dans une Allemagne et une Autriche envoutantes

[lectures] Iluvendan

Je sais, deux billets dans la même journée ça commence à faire. Mais comme je vous parlais des Imaginales à l'instant, il me semblait logique de rédiger dans la foulée les fiches de lectures des deux romans que j'ai eu là bas et que j'ai dévorés sur le terrain.

Titre : Rencontre avec Gaeria (Iluvendan tome 1)
Auteur :  Nicolas Debandt et Marc Antoine Fardin
Editeur : Editions HSN
Nombre de pages :  424


Quatrième de couverture : Iluvendan. Une cité où la magie et la technologie se côtoient et s’entremêlent. Le Iolthän, étrange cristal noir, source d’énergie mystérieuse, assure la prospérité de la cité, fait voler ses aéronefs, offre le confort à ses habitants. Trois adolescents, les jumeaux Feäsil et Klaod et la séduisante Imenel, vont enfin pouvoir découvrir cette cité, car c’est là qu’ils mèneront leurs études. Les heures de cours, les rencontres avec les enseignants, les doutes personnels, cela aurait déjà de quoi largement remplir les journées : mais voilà qu’ils découvrent des rumeurs parlant d’une pénurie de Iolthän, d’une guerre imminente face au pays voisin ! Et comment résister à l’appel de l’aventure lorsqu’on est jeune ? Les trois héros vont décider d’enquêter. Manipulés par certains, aidés par d’autres, ils devront faire face à des forces qui les dépassent, mais feront tout pour faire éclater la vérité !

A lire absolument si on aime :
- De la fantasy teintée de steampunk 
- Un univers riche et fascinant
- Des clins d'oeil à la réalité


A éviter si on cherche :- Une histoire avec des héros complètement adultes aux commandes
- Un univers joyeux

L'avis du critique :  J'avais déja entendu parler d'Iluvendan pendant mes recherches d'éditeurs, pour la simple et unique raison que j'avais envoyé Roanne aux éditions HSN (et j'en avais profité pour regarder leurs romans publiés). Et puis aux Imaginales, les auteurs ont su me convaincre de l'acheter.
Et c'est vrai que je suis de suite tombée sous le charme. Iluvendan est une sorte de Paris, pleine de mystères et de complots, que nos héros découvrent peu à peu. Leur société est basée sur l'utilisation d'un cristal, le Iolthän, qui possède des vertues magiques. Il intervient partout: dans les transports, dans des technologies... à la manière du pétrole dans notre monde.
Et comme l'or noir, la pénurie de Iolthän est la cause de conflits.
Nos trois héros se retrouvent malgré eux au coeur de tout cela, séparés somme toute assez rapidement. J'avoue que cette séparation donne un certain souffle au roman: non pas qu'il soit ennuyeux, au contraire. Mais la présence des jumeaux ensemble empêchait à mon sens que les personnages soient pleinement développés. Leur séparation permet enfin de les différentier, au moins sur le plan moral, même si au final ils se rejoignent sur certains points.
L'aventure est entrainante à travers un monde assez mystérieux et qu'on brule d'envie de découvrir au gré des personnages.
Malheureusement, certains passages noircissent légèrement le tableau, avec quelques invraisemblances ou des personnages pas forcément très bien creusés (comme le maître Graveur). Cela dit, ça ne gache pas la lecture.
Attends moi tome 2 !!

Le petit plus du livre : le clin d'oeil à la réalité (même s'il n'est peut être pas forcément voulu)

De retour des Imaginales

Oui, je sais, les Imaginales c'était y a presque un mois... Autant dire que je tarde un peu à mettre mon petit débrief mais bon avec le départ sur le terrain et tous le travail, ça a été dur de voir ça avant.

Pour ceux qui ne connaissent pas, les Imaginales sont l'un des grands festivals de SFFF en France, qui a lieu à Epinal (ce qui est super pour les gens de l'Est ^^). Des auteurs de SFFF connus comme Robin Hobb s'y sont déja rendus. Mais les Imaginales c'est surtout une ambiance merveilleuse où l'espace d'un festival, les genres de l'imaginaire sont à l'honneur. Et la rencontre des auteurs n'est qu'une infime partie de ce festival.
Si vous êtes fans de SFFF vous y trouverez forcément une conférence qui vous interpelle (et je vous arrête là: conférence ne veut pas forcément dire ennuyeux ^^).

Et puis il y a le cadre et toutes les activités qui gravitent autour (les démonstrations d'escrime, la fresque des Imaginales, le pic-nic...). Tout est là pour passer une ou plusieurs journées hors du temps et des soucis.

La fresque des Imaginale: plus impressionnante en vrai qu'en photo, je le concède

En ce qui me concerne, je n'ai pu venir que le samedi puisque je partais sur le terrain juste après. Mais ce n'est pas grave parce que j'ai quand même pu profiter pendant quelques heures de la magie des Imaginales. En plus ça a été l'occasion de faire ma première grande rencontre de grenouilles, un instant d'ailleurs tout particulièrement épique avec des remarques du genre "c'est toi illiane ? ah je ne t'imaginais pas comme ça" m'a-t-on dit avec un grand sourire (rassurez vous pour celles qui se reconnaîtront, ce n'est pas un reproche, loin de là. C'est juste qu'on est tellement cachés derrière nos avatars que ça fait bizarre et à la fois plaisir de mettre un visage sur un pseudo).
Et pour les grenouilles qui douteraient encore, je ne suis ni blonde ni pourvue d'oreilles pointues, contrairement à ma photo sur le trombi :-)

Pour faire un bilan, je dirais que les Imaginales c'est un magnifique instant de partage entre les acteurs de l'imaginaire, qu'ils soient auteurs, lecteurs, éditeurs, dessinateurs (la fresque !) ou autres. Si vous avez l'occasion de vous y rendre, n'hésitez pas, même si vous ne connaissez aucun auteur là bas. ça sera l'occasion d'en découvrir (ce qui signifie que votre PAL va gonfler considérablement) et de passer de très bons moments.
Et si vous êtes auteur de SFFF, ça peut aussi vous donner un coup de boost pour vous remettre/continuer l'écriture

Merci encore aux organisateurs, aux auteurs avec qui j'ai pu papoter et puis évidemment aux grenouilles (avec le fameux pic-nic)

vendredi 14 juin 2013

[extrait] Au nom des Possibles - Chapitre 8

Après une petite période de silence (la faute au stage terrain, aux multiples rapports et à l'absence d'une connexion internet chez moi), me revoila donc par ici. J'ai un peu de retard à rattraper entre le bilan de mai, des imaginales et deux chroniques de romans à faire mais ça ne saurait tarder :)

En attendant, un extrait d'Au nom des possibles, quand Kat commence à retrouver la mémoire

Un ballottement s’exerçait de part et d’autre, poussant tantôt la jeune femme à sa droite, tantôt à sa gauche. Cela la dérangeait particulièrement, sans qu’elle ne comprenne d’où venait ce mouvement si désagréable. Depuis la banquette où elle était allongée, elle pouvait même sentir un ronronnement à la fois doux mais brutal par instants.
Kat ouvrit brutalement les yeux, paniquée par ces sensations. Elle se redressa légèrement sur la banquette. Deux vitres se regardaient, de part et d’autre de son siège. Au dehors, un paysage défilait faiblement. C’est donc pour ça le ballotement L’amnésique regarda à l’avant, découvrant Alviss et Neil, dans un véhicule qu’elle ne connaissait pas. Néanmoins, elle ne parvenait pas à s’expliquer pourquoi les Travellers se trouvaient ici. Dans ses souvenirs, ils devaient se rendre avec elle dans un Abri au nord de Genève… Mais ils n’avaient jamais parlé de voiture ou d’un quelconque moyen de transport.
— Arrêtes tes conneries au volant ! Elle va finir par se réveiller…
— Tu blagues ? Avec la dose qu’elle a reçue ? Miss katje n’est pas prête de nous fausser compagnie.
La jeune femme écarquilla les yeux. Les deux voix ne ressemblaient pas du tout à celles des Travellers qui l’aidaient à échapper aux Salteurs. D’autant plus qu’elle ne comprenait pas à quoi ils faisaient référence. Les graines de la peur germèrent au plus profond de Kat. Que s’était-il passé ? Avait-elle utilisé son pouvoir pour essayer de sortir d’une situation délicate ? Combien de temps de son passé avait-elle perdu ? Et surtout, qui étaient les détenteurs de ces voix ? S’il ne s’agit pas d’Alviss et de Neil… Un élan de panique tenta de prendre possession d’elle. Cependant, la jeune femme parvint à se retenir. Les deux personnes à l’avant ne lui voulaient rien d’amical, elle en avait la certitude. Il fallait qu’elle s’échappe ! Bougeant à peine, les yeux mi-clos, Kat détailla l’arrière de la voiture. Les fenêtres étaient fermées, le véhicule roulait à toute allure… Impossible de fuir discrètement ! Elle était piégée ! La peur continua à grandir, s’imposant avec majesté dans son esprit. Calme-toi, s’imposa l’amnésique. Si elle ne pouvait pas s’échapper maintenant, mieux valait qu’elle fasse alors semblant d’être toujours endormie… en attendant le meilleur instant pour fausser compagnie à « Neil » et « Alviss ».
Les échos de la conversation des deux hommes à l’avant parvenaient à ses oreilles, même si elle ne comprenait pas tout. Néanmoins, certaines phrases restaient claires et nettes.
— Tu sais ce qu’ils veulent en faire ? demanda l’homme qui conduisait.
L’autre haussa les épaules en soupirant.
— J’sais pas trop… J’avais entendu dire qu’ils voulaient la séparer de l’Alastar. Après… ils ont surement d’autres raisons et c’est pas moi qui irais leur demander…
Un ton de crainte mêlé de respect inondait la voix de celui qui venait de parler.
L’Alastar… Ce mot lui rappelait quelque chose, sans que Kat ne parvienne à mettre une image ou une explication dessus. Par contre, cela avait trait avec les Salteurs. Ce sont donc des Salés qui conduisent ? Cela se tenait. Après tout, ils avaient accumulé assez de richesses pendant leurs années de pouvoir pour détenir des voitures… A cet instant, un élan nauséeux s’instilla en elle. Le mouvement houleux de la trajectoire du véhicule lui donnait le mal des transports. L’amnésique se frotta doucement les yeux, luttant en même temps contre l’envie de vomir qui se profilait. Ce type de mal au cœur ne lui était pas inconnu. Dès qu’elle montait dans un moyen de transport motorisé, la jeune femme ressentait cela. Elle s’en souvenait avec clarté maintenant !
Le ballotement fut plus puissant que ses résolutions. Perdant tout contrôle sur son corps, la jeune femme rendit son dernier repas sur le sol de la voiture. Elle tressaillit alors, comprenant qu’elle venait de donner une preuve à ses geôliers mobiles de son réveil. Il fallait qu’elle se cache ! Le cœur de l’amnésique se mit à battre la chamade, d’angoisse tant que de dégout. Elle aurait voulu pouvoir se changer en grain de poussière, si petit que nul ne pouvait le distinguer. Ou en ombre, songea-t-elle. Comme ça, personne ne serait en mesure de me voir… Malheureusement, ce n’était pas possible. L’homme qui ne conduisait pas se retourna. Katje ferma les yeux, de peur. Peut-être était-il assez idiot pour croire que quelqu’un d’inconscient pouvait vomir… Tremblotante, elle essaya de se convaincre qu’il fallait qu’elle apparaisse sereine. Pourtant, rien n’y fit : ses traits restèrent crispés, ses poings fermés et son souffle court, comme si elle revenait d’un marathon.
La jeune femme entrouvrit les yeux, tentant de distinguer le visage de l’homme
— Alors comme ça la katje est réveillée ?
Ce n’était ni Alviss, ni Neil.
Frappée par cette vue, la jeune femme ouvrit pleinement les yeux. Devant elle, les deux Travellers continuaient à conduire, dans le calme, comme si de rien n’était. Perplexe, l’amnésique baissa le regard sur le sol.
Rien.
Aucune trace de vomi.
Alors comment… Les voix qu’elle avait entendues étaient réelles, aussi dures et tranchantes que la vérité. Kat ne pouvait pas ne pas y croire. Cette vision lui appartenait tout autant que celle qui se déroulait sous ses yeux. Cependant, elle ne parvenait pas à assembler ce puzzle complexe. Des morceaux lui manquaient, l’empêchant de résoudre cette fresque audio-visuelle étrange. Tout cela lui semblait à la fois familier et lointain.
Proche et incompréhensible.
Il lui manquait un morceau, une lumière pour éclairer ce qui manquait. La jeune femme s’engouffra à travers le voile qui était abattu sur son esprit. Elle poussa, persista, s’accrochant à ces visions, essayant de les comprendre. Le morceau crucial lui échappait en permanence, disparaissant à chaque fois que Kat s’en approchait. Il s’agissait d’une course poursuite imaginaire, dans les dédales de sa conscience. L’élément s’effaçait dès que la jeune femme le percevait. Mais à chaque fois, elle comprenait qu’elle en était toujours plus proche. Cette idée l’empêchait d’arrêter. La nécessité de comprendre la situation qui l’entourait la forçait à agir de plus en plus vite, prenant toujours plus de risques.
Puis soudain, Kat s’élança. Elle piégea ce morceau qui n’avait jamais cessé de s’échapper. Dès qu’elle posa une main virtuelle dessus, tout s’imbriqua. Le puzzle complet s’affichait dans sa tête, rayonnant de sa compréhension.
28 ans de souvenirs déboulèrent dans sa mémoire.


Elle s’appelait Nadine Hanna Isleen. D’aussi loin qu’elle se souvienne, elle avait toujours été une fouineuse. Elle habitait près de Bruxelles quand les 30 pays de l’Union Européenne avaient décidé de s’unir.
Quand les premiers zombies avaient surpris le monde au point que les Nations Unies acceptent d’emmurer l’Europe Unie. Bien sûr elle avait 6 ans à l’époque… La fillette n’avait pas compris tout de suite ce que ça changeait. Et puis ses parents avaient dû quitter la campagne wallonne pour se terrer à Bruxelles, le premier Abri mis en place. Nadine se souvenait avoir détesté ce déménagement. En ville, il n’y avait pas autant de place qu’à la campagne. Sans parler des gens qui étaient agressifs envers les réfugiés. En grandissant, l’adolescente avait fini par comprendre pourquoi. Exacerbés par les Salteurs, les bruxellois d’origine craignaient que les futur Travellers n’essayent de prendre leur place en ville. Dégoutée par l’injustice qui pesait dans l’Abri, elle décida d’étudier le droit. Pourtant, pendant ces années d’études, Nadine comprit que les zombies n’étaient pas le principal problème du pays. A vrai dire, ils étaient même un moindre mal par rapport aux Salés. C’est à cette époque qu’Alastar commença à se révolter. Celle qui devenait peu à peu une adulte avait vu les manifestations contre les Salteurs grossir de jour en jour. Mais malgré qu’elle les ait soutenus moralement, la jeune femme resta enfermée à étudier. Pas un seul instant, elle ne descendit dans la rue pour les rejoindre. Avec le temps, Nadine le regretta, maudit sa lâcheté.
Et puis l’Alastar, ou le Sauveur comme les gens finirent par l’appeler, renversa les Salteurs. La jeune femme se souvenait de cet instant mémorable où tous les Abris d’Europe Unie furent en fête. Pourtant, un an plus tard, poussée par sa curiosité, elle tomba sur quelque chose d’intriguant : certains Salés étaient toujours au pouvoir dans certaines institutions de la capitale. Abandonnant son travail pendant quelques instants, au profit de l’aventure, Nadine s’introduisit dans un ancien bâtiment des Salteurs. A aucun instant, elle ne pensa faire une bêtise. Elle fouina jusqu’aux sous-sols de ce bâtiment supposé être désaffecté alors qu’il ne l’était pas. La jeune femme trouva alors la justification de ses soupçons : dans une cellule bien cachée, elle avait découvert la supercherie : Alastar lui-même. C’est alors qu’elle avait compris la vérité : les Salés n’avaient jamais quitté le pouvoir. Ils détenaient le Sauveur et se servaient de son image pour mieux contrôler les foules. Nadine n’eut pas l’occasion d’aller plus loin. Les Salteurs la prirent la main dans le sac et la condamnèrent au même sort que l’homme qui avait essayé de s’opposer à eux.


Kat cligna des yeux, face à la masse de souvenirs qui déboulaient en elle, ravageant tout sur leur passage. En l’espace d’un instant, presque toute sa vie s’était déroulée dans sa tête. Elle comprenait maintenant la situation qu’elle avait observée dans la voiture. Ce n’était que de simples réminiscences, probablement provoquées par son mal des transports. Dans un sens, la jeune femme restait encore effrayée par ces révélations : Elle avait déjà été aux mains des Salés, au même titre qu’Alastar. A cette pensée, Nadine ne put s’empêcher d’éprouver de la culpabilité. Après avoir subi des années d’horreur chez les Salteurs, elle se sentait honteuse de ne jamais s’être levée contre eux. Ne rien faire équivalait à consentir à leurs actes… Cette idée la dérangeait profondément. Cela la prenait aux tripes, la déchirant de part en part, au point qu’elle aurait pu en hurler. Le simple fait d’y penser constituait une torture mentale.
Toutes les informations qu’elle venait de découvrir lui permettaient de mieux comprendre les évènements des derniers jours. Elle s’était enfuie et les Salteurs la recherchaient toujours. Et s’ils avaient retrouvé Alviss, Neil et elle si facilement à la sortie de l’Abri des Côtes, c’était surement parce que les Salés en poste à la préfecture de Dijon avaient dû prévenir leurs collègues. Peut-être même que l’expulsion d’Alviss faisait partie de leur plan… Tout cela signifiait que les Salés dirigeaient encore. Donc Alastar est encore à leurs mains.
Kat releva la tête. La situation tournait à son avantage, lui offrant la possibilité de rattraper ses erreurs du passé. Cette fois, elle ne resterait pas sans agir. Cette fois, elle n’avait plus rien à perdre. La jeune femme se redressa complètement sur la banquette arrière de la voiture. Combattant son mal des transports, elle se pencha vers les Travellers.
— Neil ? Alviss ?
Sa voix chevrota quelque peu, de façon parfaitement inattendue. Kat aurait aimé que cela ne se produise pas mais après tout, cela ne changeait pas grand-chose. Le journaliste se retourna vers elle.
— Katje ? T’es réveillée ?
Katje.
Le chaton qui s’était enfilé là où il ne fallait pas.
Maintenant, elle savait ce que cela signifiait.
La jeune femme acquiesça en souriant. Une assurance nouvelle s’était instillée en elle, aussi solide que le granite des Vosges. La culpabilité donnait naissance à ce sentiment, remplaçant toute la peur qu’elle avait pu ressentir quelques instants plus tôt.
Il leur appartenait de changer des choses.

— J’ai quelque chose à vous dire.